Retraite : la réforme sera-t-elle supprimée par LFI et le RN ?

Une proposition de loi du Rassemblement national pour ramener l’âge légal de la retraite à 62 ans est examinée en commission à l’Assemblée nationale ce 23 octobre 2024. Ce texte suscite des tensions au sein des partis, notamment à gauche, où les positions varient entre soutien et rejet, malgré une opposition commune à la réforme actuelle.

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 23 octobre 2024 à 8h46
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Retraite : la réforme sera-t-elle supprimée par LFI et le RN ? - © Economie Matin
16 milliards d'eurosD'après les calculs de la Caisse nationale d’assurance vieillesse, un retour à 62 ans coûterait 3,4 milliards d’euros en 2025, et près de 16 milliards d’ici 2032.

Âge de départ : un débat très délicat s’annonce à l’Assemblée

Le texte du RN, porté par Thomas Ménagé, vise à rétablir l’âge légal de départ à 62 ans, tout en maintenant une durée de cotisation de 42 ans pour obtenir une pension à taux plein. Ce projet serait financé par une hausse des prix du tabac. Cependant, cette proposition est loin de faire l’unanimité, en particulier au sein des groupes de la majorité présidentielle et de la droite, qui avaient défendu la réforme de 2023. Pour ces derniers, revenir en arrière sur cette réforme, qui prévoit une hausse progressive de l’âge de départ à 64 ans d’ici 2030, mettrait en péril l’équilibre financier du système de retraites.

La gauche, quant à elle, se retrouve dans une position délicate. Alors que les partis du Nouveau Front populaire (NFP) avaient fait campagne sur l’abrogation de la réforme des retraites, ils refusent de soutenir une initiative venant du RN. Les socialistes ont décidé de ne pas participer au vote, et La France insoumise (LFI) n’a pas encore révélé sa stratégie. Mathilde Panot, cheffe des députés LFI, a cependant affirmé qu’un texte similaire sera défendu par son groupe en novembre 2024. Les écologistes et les communistes, eux, demeurent divisés entre ceux qui soutiennent le texte par principe et ceux qui refusent de collaborer avec l'extrême-droite.

La Caisse nationale d’assurance vieillesse alerte sur l’impact financier d’un retour à 62 ans

La Caisse nationale d’assurance vieillesse vient par ailleurs de publier ses calculs concernant l'impact financier d'un retour à 62 ans. D’après ses projections, une telle abrogation coûterait 3,4 milliards d’euros en 2025, et près de 16 milliards d’ici 2032. Ces chiffres confirment les préoccupations des défenseurs de la réforme actuelle, qui avaient déjà mis en garde contre un creusement du déficit du système de retraites. Pour les macronistes, ces estimations soulignent l'importance de maintenir les mesures en place pour préserver l’équilibre financier du régime par répartition.

Toutefois, à gauche, certains partis avancent des solutions alternatives, notamment des propositions de nouvelles recettes pour compenser le déficit prévisible.

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Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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