Retraite : voici l’augmentation prévue pour le 1er novembre 2024

Le 1er novembre 2024 marque une nouvelle étape pour les retraités affiliés au régime de l’Agirc-Arrco. Alors que les annonces du gouvernement ont été marquées par la confirmation que l’austérité arrive en France, la revalorisation des pensions complémentaires fait l’objet d’une attention particulière.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 11 octobre 2024 à 7h00
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Retraite : voici l’augmentation prévue pour le 1er novembre 2024 - © Economie Matin
10%Le malus de 10% sur les retraites a été supprimé.

Les retraités, attentifs à l’évolution de leur pouvoir d’achat, attendent de cette revalorisation un soutien face à une inflation persistante. Cependant, cette année, le constat est clair : la hausse sera bien inférieure aux attentes et aux ajustements passés.

Retraite : quelle sera la revalorisation au 1er novembre 2024 ?

En 2024, l’Agirc-Arrco a annoncé une revalorisation de ses pensions de l’ordre de 1,5% à 1,7%. Un ajustement qui, comparé aux 4,9% de hausse de 2023, pourrait sembler minime. Pour les retraités, c’est une augmentation de quelques euros seulement sur leur pension mensuelle, avec une estimation située entre 7,50 euros et 8,50 euros pour une pension moyenne de 540 euros.

Cette décision, bien que conforme aux prévisions de l'inflation établie à 1,8%, contraste fortement avec les augmentations plus généreuses observées en 2023 et 2022, respectivement de 4,9% et 5,12%. L’objectif affiché de cette revalorisation plus modeste est de stabiliser le régime.

L’Agirc-Arrco veut préserver ses réserves d’argent

Les raisons de cette décision s’inscrivent dans un contexte de prudence budgétaire généralisée. L’Agirc-Arrco, géré de manière paritaire par les syndicats et le patronat, justifie cette augmentation limitée par la nécessité de préserver ses réserves financières.

Ce choix est d’autant plus stratégique que le régime a versé l’an passé environ 92,4 milliards d’euros à ses 14 millions de pensionnés, un montant en hausse de 5,9 milliards par rapport à 2022. Maintenir des versements soutenables tout en faisant face à une population de retraités croissante et à une tension sur les ressources financières devient donc de plus en plus compliqué.

Un report de la réévaluation des pensions de retraite en 2025

Par ailleurs, la décision de l’Agirc-Arrco intervient dans un contexte plus large de réajustements des dépenses publiques. Le gouvernement, de son côté, a choisi de reporter la réévaluation des pensions du régime général du 1er janvier au 1er juillet 2025, une mesure qui permettra de dégager près de 4 milliards d’euros pour le budget de la Sécurité sociale.

Ce décalage a suscité des réactions mitigées de la part des retraités et des organisations syndicales, pour qui cette mesure représente une perte de pouvoir d’achat supplémentaire. Le report de cette réévaluation est perçu comme une manœuvre pour réduire les dépenses publiques à court terme, mais il alourdit le fardeau des retraités.

La différence de traitement entre les pensions complémentaires et les pensions de base met en lumière la dualité de gestion des retraites en France. D'un côté, l'Agirc-Arrco, soumise à des impératifs de gestion prudente, ajuste ses revalorisations selon les prévisions d’inflation et les réserves disponibles. De l'autre, le régime général, sous la tutelle de l'État, est soumis à des décisions budgétaires plus larges et souvent plus politiques.

Retraite : la pression gouvernementale de plus en plus forte

L’Agirc-Arrco, tout en assurant une certaine stabilité, doit composer avec des pressions extérieures, comme celles exercées par le gouvernement à l'automne 2023. À cette époque, le régime Agirc-Arrco, jugé en bonne santé financière, avait fait l'objet de convoitises de la part de l'exécutif. Le gouvernement de l'époque, dirigé par Élisabeth Borne, avait envisagé une ponction sur les réserves de l'Agirc-Arrco pour financer une partie de la réforme des retraites et soutenir la hausse des petites pensions. Cette tentative avait suscité une vive opposition de la part des syndicats et du patronat, soucieux de préserver l’autonomie de gestion du régime complémentaire. Finalement, ce projet n'avait pas abouti, mais il a laissé des traces dans les relations entre l'État et les gestionnaires du régime.

Les perspectives pour les retraités restent donc marquées par l’incertitude. Si l’Agirc-Arrco a su jusqu’ici résister aux pressions gouvernementales et maintenir une gestion autonome, les défis à venir ne manquent pas. La diminution de la croissance économique, combinée à une démographie de plus en plus vieillissante, pèse sur la capacité des régimes de retraite à garantir des pensions stables et suffisantes.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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