Le développement des réseaux sociaux inquiète les élus. Ils veulent que les jeunes français ne puissent pas y aller sans être surveillés par leurs parents. Et ils ont décidé de forcer la main aux familles en… votant une loi qui impose un accord parental. Une mesure qui risque de ne pas changer grand-chose…
Réseaux sociaux : accord parental obligatoire avant 15 ans
Pas de réseaux sociaux avant 15 ans pour les Français ?
Jeudi 2 mars 2023, portée par les députés Horizon, une nouvelle loi contrôlant les réseaux sociaux a été adoptée à l’Assemblée nationale. Elle devra passer au Sénat, mais ça ne devrait pas être un problème. D’autant plus que les députés l’ont votée à une quasi-unanimité (des quelques seuls 84 députés sur 577 présents dans l’Hémicycle).
Le principe de la loi est simple : en France, avant 15 ans, interdiction de s’inscrire sur un réseau social tout seul. Une limite d’âge plus importante que celle imposée par les plateformes elles-mêmes, soit 13 ans… sans contrôle. Désormais, les jeunes de moins de 15 ans (et plus de 13 ans en théorie) devront obtenir l’accord parental pour avoir un compte Facebook, Instagram, Twitter, TikTok et consorts…
Comme si les parents allaient l’interdire…
Dans le détail, la loi prévoit que les plateformes numériques doivent recueillir l’accord d’une des personnes détenant l’autorité parentale pour permettre l’inscription des plus jeunes sur les réseaux sociaux. Et, dans la théorie, c’est une bonne idée : impossible pour les jeunes de s’inscrire sans prévenir les parents.
Dans les faits, comme toujours, cette mesure risque de n’avoir aucun impact. D’une part parce qu’il suffira de mentir sur son âge pour contourner le système. Ce qui pourrait avoir plus de conséquences négatives.
D’autre part, la mesure ne devrait pas inciter pour autant les parents à faire plus de contrôles ou à interdire les réseaux sociaux à leurs enfants. Et, une fois inscrits, ils auront le loisir de les utiliser. Sans compter que les jeunes sont tout à fait en mesure d’utiliser un VPN pour s’inscrire depuis un autre pays du monde, ce qui permettrait là aussi de contourner la loi.