Publicité déguisée : l’UE s’attaque aux influenceurs  

Enfin ! Derrière chaque produit partagé ou bon plan vanté par nos influenceurs préférés se cache souvent une réalité moins glamour : le partenariat rémunéré. Longtemps restée dans l’ombre, cette pratique de la publicité déguisée se retrouve aujourd’hui sous les projecteurs grâce à l’Union européenne qui vient de publier les résultats d’une enquête, mercredi 14 février 2024. La Commission décide enfin de mettre de l’ordre sur les plateformes de réseaux sociaux et de sanctionner les influenceurs qui ne respectent pas leurs obligations.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 16 février 2024 à 11h21
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Publicité déguisée : l’UE s’attaque aux influenceurs   - © Economie Matin
86%Des millennials ont acheté un produit après l'avoir vu sur une plateforme de réseaux sociaux.

Les influenceurs dans le viseur de l'UE

L'opération « coup de balai » de la Commission européenne, menée avec le soutien de 22 États membres, confirme la pratique généralisée des influenceurs de cacher leurs partenariats rémunérés. Parmi 576 profils examinés, 97%  publieraient du contenu commercial, mais à peine 20% d'entre eux le signaleraient de manière transparente. Que ce soit sur TikTok, Facebook, X, Snapchat ou Twitch, le manque de clarté demeure. Les secteurs impactés par ces pratiques opaques incluent l'alimentation peu saine, les jeux d'argent, l'alcool, et bien d'autres.

L'UE ne prend pas les résultats de son enquête à la légère. Les influenceurs qui ne respectent pas la transparence s'exposeront désormais à des sanctions sévères. Ils risquent notamment une amende pouvant atteindre les 300.000 euros et même des peines pouvant aller jusqu'à deux ans de prison. Sur les 576 influenceurs sujets à l'enquête de l'Union européenne, 360 risqueraient des sanctions et 119 feraient la promotion d' « activités malsaines ou dangereuses ».

Les jeunes générations font leurs achats via les réseaux sociaux

Un guide de bonnes pratiques est également en préparation, visant à orienter les influenceurs vers une communication plus éthique. Des personnalités comme Poupette Kenze, citées dans les rapports, illustrent la difficulté de maintenir une transparence dans leurs partenariats commerciaux. Avec une audience jeune de plus en plus influencée par ces créateurs de contenu, il est crucial de remettre en question l'impact de leurs recommandations. L'urgence de réguler ces pratiques se justifie pleinement au vu des habitudes d'achat des nouvelles générations. En France, 37% des consommateurs ont déjà acheté un produit après l'avoir vu sur les réseaux sociaux, un chiffre qui monte à 61% pour la génération Z et à 86% pour les milléniaux. Et près plus de 30% des jeunes Français commencent leur shopping directement sur ces plateformes. L'objectif de l'UE est donc clair : remettre l'éthique et la transparence sur les réseaux sociaux afin de ne pas compromettre la confiance des consommateurs.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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