La rentrée scolaire 2023-2024 se profile à l’horizon, mais une ombre plane : une pénurie significative d’enseignants. Les établissements scolaires et le ministère de l’Éducation s’apprêtent à faire face à ce défi de taille. Une plongée immédiate dans le bain pour le nouveau ministre Gabriel Attal.
Rentrée scolaire 2023 : vos enfants auront-ils un prof ?
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Publié le 28 août 2023 à 16h30
60 %L'Éducation nationale enregistre une baisse de 60% des inscriptions aux concours d'enseignement.
Une rentrée scolaire 2023 sans professeurs
La situation est sans précédent dans l'Éducation nationale. Pour la rentrée scolaire 2023-2024, sur 8.174 postes d'enseignants ouverts, 1.250 n'ont pas trouvé preneur. Cette pénurie ne s'est pas manifestée du jour au lendemain. En effet, une tendance à la baisse des inscriptions aux concours d'enseignement a été observée au cours des vingt dernières années, avec une diminution impressionnante de 60%.
Derrière ces chiffres se cache une réalité plus complexe. Maxime Reppert, vice-président du Syndicat national des écoles, collèges et lycées, évoque les raisons de cette crise. La profession d'enseignant perd de son attrait, principalement en raison de la rémunération insuffisante et des conditions de travail de plus en plus difficiles. Les enseignants sont sollicités pour des tâches toujours plus nombreuses, ce qui peut décourager les potentiels candidats.
Des mesures d'urgence face à la crise de l'école
La situation s'améliore légèrement, mais reste préoccupante. En 2023, 84,5% des postes ont été pourvus, contre 75,7% pour l'année 2022. Cette progression ne masque pas la réalité de la pénurie. Le ministère de l’Éducation nationale envisage des solutions temporaires, comme faire appel à des candidats de la liste complémentaire. Ces derniers, bien qu'ayant échoué au concours, ont tout de même obtenu des scores honorables.
Cette approche suscite des réactions mitigées. Pour certains, c'est une solution à court terme. Pour d'autres, comme le vice-président de l’association de défense des groupes scolaires, elle est loin d'être idéale. Selon lui, une formation accélérée ne peut remplacer des années de préparation et d'expérience.
En parallèle des manques de professeurs, d'autres secteurs de l'éducation souffrent de sous-effectifs comme par exemple les bus de ramassage scolaire. Ces problématiques viennent s'ajouter en bloc à la prise de fonction du nouveau Ministre de l'Éducation, Gabriel Attal, suite au remaniement ministériel du 20 juillet 2023. Des défis de taille attendent le plus jeune ministre jamais nommé à ce poste, et la rentrée scolaire pourra le plonger directement dans le grand bain.