Charge mentale et Rentrée : les salariés reprennent le chemin vers … le burnout

Au travers d’une récente enquête menée avec OpinionWay, Factorial, éditeur de logiciels de gestion des ressources humaines, a voulu en savoir plus sur l’état d’esprit des salariés français en cette période de rentrée. Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, les Français sont épuisés avant même d’avoir repris le travail – même après avoir pris des congés. Que ce soit dû à un contexte économique tendu ou le résultat d’une certaine difficulté à se déconnecter du travail, les entreprises peuvent jouer un rôle non négligeable pour assurer une approche plus sereine des congés et de la rentrée.

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Par Marian Pumir de Louvigny Publié le 6 septembre 2023 à 5h30
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Charge mentale et Rentrée : les salariés reprennent le chemin vers … le burnout - © Economie Matin
15%Le syndrome du burnout est en augmentation sensible et concerne aujourd'hui près de 15% des salariés.

Fatigué comme un vacancier

Chaque année, le début du mois de septembre sonne la fin de la période estivale, le début d’une nouvelle année scolaire pour les enfants, et le retour au bureau pour la grande majorité de Français. Avant de comprendre comment se sentent les salariés, il faut comprendre le contexte dans lequel ils ont évolué ces deux derniers mois.

Il est coutume de croire que la période estivale est une période calme et tranquille pour les salariés : que nenni, il n’en est rien ! Plus d’un Français sur deux estime que la charge de travail sur cette période est tout aussi importante que le reste de l’année (55 %).

Dans ce contexte, lorsque les salariés ont pris leur congés estivaux, l’activité au travail était tout aussi dense. Il n’est alors pas surprenant qu’ils ne soient pas partis sereins, s’inquiétant du bon déroulement et suivi des dossiers par leurs collègues pendant leur absence. En effet, pour beaucoup de Français, « vacances » n’a pas rimé avec « insouciance » : un salarié sur cinq a culpabilisé de partir en congés cette année (21 %) – un chiffre qui bondit à 30% pour les Français de moins de 35 ans. Pire encore, 47 % des salariés n’ont pas pu s’empêcher de consulter leurs mails, et 32 % ont reçu des coups de fil de leurs clients et collègues pendant leurs vacances. Ainsi, à cause d’une déconnexion difficile, beaucoup de Français avaient encore la tête dans les dossiers, au risque de ne pas pouvoir profiter pleinement de cette césure.

Sous le signe d’un burn-out annoncé

Alors que l’un des principaux objectifs des congés est de profiter de leur vie personnelle, certains salariés français n’ont pas réussi à « couper les ponts » avec l’entreprise et à soulager leur charge mentale. De ce fait, leur niveau de stress ne semble pas être redescendu. Si à cela on prend en compte les remords de partir en congés et l’anticipation du retour au bureau, le risque d’épuisement professionnel ne fera qu’augmenter à mesure que l’activité va s’intensifier.

En effet, pour se rassurer et/ou préparer leur retour, 55 % des répondants admettent consulter leurs emails non lus avant leur retour au bureau pour leur permettre de reprendre le travail plus sereinement ; le résultat est plus élevé de 10 % pour les salariés ayant le statut de « cadre supérieur ». Que ce soit par peur de rater une information dans le suivi d’un dossier ou pour être opérationnel le plus rapidement possible, les raisons justifiant cette anticipation est surtout un marqueur fort pour l’entreprise. Notons également qu’au-delà des risques liés au burn-out, ce manque de repos et de déconnexion peut aussi participer à alimenter d’autres phénomènes dommageables pour les salariés et l’entreprise comme le bore-out (démotivation et ennuie suscités par le manque de reconnaissance des compétences) ou la démission silencieuse (quiet quitting).

À l’inverse, si un salarié part en congés l’esprit tranquille (parce qu’il sait que le suivi de ses missions sont dispatchées et assurées par ses collègues de façon claire et organisée), il sera moins en proie au doute et à l’angoisse au moment de reprendre le travail. Sur le long terme, une meilleure gestion du temps peut également jouer un rôle lors des périodes de grandes vacances : des outils de gestion RH permettent aujourd’hui de visualiser la charge de travail des collaborateurs, d’optimiser la répartition et le suivi, afin que les salariés revenant de congés puissent reprendre le fil de leurs activités le plus sereinement possible.

Pour les entreprises, ces indices d’épuisement professionnel ne sont pas à prendre à la légère. Si les salariés reviennent fatigués et stressés de leurs congés, il est nécessaire de s’interroger et de savoir si l’entreprise a une part de responsabilité ou si cela relève également du contexte actuel (l’inflation qui pèse sur le budget des ménages, l’organisation et la gestion des enfants pour les parents, etc.). Dans tous les cas, même si l’entreprise n’a pas forcément la main pour agir sur le contexte global, elle se doit d’agir sur les facteurs sur lesquels elle a une quelconque influence et qui peuvent impacter positivement le bien-être de ses salariés.

Préparer la rentrée, c’est d’abord préparer les congés. Grâce à une gestion claire des temps et des missions, la déconnexion peut être facilitée et participer à la construction d’une culture d’entreprise saine et motivante. En agissant ainsi en faveur des salariés et de leur bien-être, l’ambiance, la cohésion, les activités et la productivité n’en seront qu’améliorées.

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Marian Pumir de Louvigny est Product manager France chez Factorial

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