La réindustrialisation en France commence à patiner. Le travail engagé par le gouvernement depuis plusieurs années a permis de ramener du savoir-faire dans l’Hexagone. Mais la mauvaise conjoncture économique augmente le nombre de défaillances. Au bout du compte, Bercy observe un ralentissement.
Bercy pointe un ralentissement de la réindustrialisation en France
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Published on 13 mars 2025 14h30
89La réindustrialisation patine en France avec 89 ouvertures de sites en 2024 contre 189 en 2023.
La réindustrialisation de la France entre dans le dur
Le mouvement de réindustrialisation en France, amorcé depuis plusieurs années, subit un net ralentissement en 2024. Selon le baromètre industriel publié par le ministère de l'Économie, le solde net d'ouvertures de sites industriels s'élève à 89 cette année, contre 176 en 2022 et 189 en 2023. "Bien que la dynamique de réindustrialisation reste positive, elle connaît un ralentissement observé sur l'année 2024, et d'autres indicateurs des services de l'État anticipent une poursuite de cette tendance en 2025", souligne le rapport de Bercy.
Si le bilan de la réindustrialisation demeure positif, le rythme des ouvertures d'usines ralentit, en particulier dans certains secteurs stratégiques. L'industrie verte (+27 sites) et l'agroalimentaire (+20) restent dynamiques, tandis que des domaines comme la plasturgie (-2), la mécanique (-2) et le transport (-12) subissent des fermetures plus nombreuses que les ouvertures.
Ce phénomène s'observe aussi sur le plan géographique : la région Auvergne-Rhône-Alpes affiche la plus forte croissance industrielle (+32), suivie par la Nouvelle-Aquitaine (+24) et l'Occitanie (+12). À l'inverse, le Grand Est (-3) et les Hauts-de-France enregistrent davantage de fermetures, bien que ces territoires restent attractifs pour les industries de haute valeur ajoutée.
Des défaillances d'entreprises en hausse
Parmi les explications avancées par le ministère de l'Économie : l'augmentation du nombre de défaillances d'entreprises. Avec une hausse de 13 % sur un an, cette vague de difficultés s'explique en partie par un rattrapage post-Covid et l'impact prolongé de la crise énergétique. Cette pression s'exerce également sur les investissements directs étrangers (IDE), qui reculent de 7 % par rapport à 2023, fragilisant ainsi les perspectives de croissance de bon nombre de secteurs.
Face à ce ralentissement, plusieurs interrogations demeurent quant à l'évolution de la réindustrialisation française dans les années à venir. La conjoncture économique compliquée, couplée à une instabilité politique ambiante, risque d’accentuer le nombre de défaillances d’entreprises.