Le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) prévoit un déficit accru pour le système de retraite d’ici 2030. Cette nouvelle estimation intervient dans un contexte économique dégradé, qui impacte les perspectives financières des retraites en France.
Malgré la réforme, le système de retraites déjà en péril
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Modifié le 12 juin 2024 à 9h34
5,3%Les retraites de base ont bénéficié d’un ajustement de 5,3 % au 1er janvier 2024.
Le Conseil d’Orientation des Retraites prévoit un déficit plus important que prévu pour le système de retraite à l’horizon 2030, il est estimé à -0,4 % du PIB, contre -0,2 % prévu initialement. Selon le rapport, cette révision à la baisse est en partie due à une dégradation des prévisions macro-économiques du gouvernement. En effet, les nouvelles hypothèses de croissance de la productivité du travail sont moins optimistes, avec des estimations allant de +0,4 % à +1,3 %, contre +0,7 % à +1,6 % auparavant.
Dégradation des perspectives financières pour les retraites
Gilbert Cette, le nouveau président du COR, a introduit des changements méthodologiques, notamment en adoptant un scénario de référence de croissance à +1 %. Ces ajustements visent à fournir une vision plus réaliste et prudente de l’évolution des finances du système de retraite. Les dépenses de retraite sont également revues à la hausse, passant de 13,5 % à 13,7 % du PIB pour 2030, et de 13 % à 13,2 % du PIB pour 2070.
La revalorisation des retraites complémentaires Agirc-Arrco en novembre 2023, légèrement supérieure aux prévisions, a contribué à l’augmentation des dépenses. Le rapport souligne que les retraites de base ont également bénéficié d’un ajustement significatif, avec une augmentation de 5,3 % au 1er janvier 2024, dépassant les prévisions initiales. Ces révisions des dépenses et des recettes complexifient davantage l’équation pour atteindre l’objectif gouvernemental de retour à l’équilibre du système de retraite à l’horizon 2030.
Les syndicats, impliqués dans les travaux du COR aux côtés des parlementaires et des experts, voient dans ces nouvelles projections une justification implicite pour des réformes supplémentaires. Ils critiquent la nouvelle méthode d'évaluation, qui met en évidence un déficit durable, préparant ainsi les esprits à accepter de nouveaux ajustements après la réforme de 2023 qui avait déjà repoussé l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.
Le COR sous pression
Le changement à la tête du COR, avec l’arrivée de Gilbert Cette après le départ de Pierre-Louis Bras, a suscité des réactions mitigées. Les syndicats avaient interprété ce remplacement comme une tentative du gouvernement de reprendre la main sur les travaux du Conseil. Le gouvernement avait critiqué le COR pour avoir minimisé puis exagéré les déficits futurs du système de retraite.
Le rapport annuel du COR, prévu pour jeudi, sera le premier publié sous la direction de Gilbert Cette. Il s’agit d’une édition très attendue qui pourrait influencer les décisions politiques à venir en matière de réforme des retraites. Le COR, bien que rattaché à Matignon, revendique son indépendance dans l’élaboration de ses rapports, qui restent des diagnostics partagés sur l’état du système de retraite en France.
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