La dernière réunion entre l’Union des entreprises de proximité (U2P) et les syndicats a marqué une avancée décisive pour le compte épargne-temps universel (CETU). Sans la présence du Medef et de la CPME, les parties ont esquissé les contours d’un dispositif novateur pour la gestion des temps de pause dans la carrière professionnelle.
Réforme du compte épargne-temps : un accord enfin trouvé
L’U2P et les syndicats s’accordent sur un texte
Au cœur des discussions, le compte épargne-temps universel (CETU) se présente comme une réponse adaptée aux besoins des travailleurs. Le CETU est conçu pour offrir aux employés la possibilité de cumuler des jours de congé au fil de leur carrière, y compris lorsqu'ils changent d'employeur, afin de pouvoir les utiliser ultérieurement, se les faire payer ou avancer leur départ à la retraite. Alors que les grandes organisations patronales se sont distanciées, l'U2P embrasse cette réforme avec une vision stratégique. En facilitant l'accumulation de jours de congés au-delà de quatre semaines, ce système vise à donner plus de souplesse aux salariés.
L'U2P met en avant le CETU comme un atout pour les petites structures. Loin de la complexité redoutée par certains, elle voit dans ce dispositif une opportunité d'accroître l'attractivité des TPE et PME. Les jours de RTT non pris, les heures supplémentaires, et même les primes pourraient y contribuer, proposant ainsi un complément de rémunération ou une retraite anticipée. Le projet envisage une gestion du CETU par la Caisse des dépôts. Les droits accumulés seraient revalorisés annuellement, basés sur l'évolution du salaire horaire de base. Cette proposition promet une valorisation continue des droits des salariés, adaptée à l'évolution économique.
La signature syndicale en attente
L'accord sur le CETU est en bonne voie, mais il reste à franchir l'étape clé de la signature syndicale. L'engagement des organisations représentatives sera déterminant pour l'adoption du CETU. Selon l’Union des entreprises de proximité (U2P) dans des propos rapportés par Capital, le CETU est « une solution gagnante à la fois pour les entreprises et pour les salariés, les petites entreprises pouvant y trouver un nouveau levier pour attirer et fidéliser les salariés ».
Les syndicats, ayant répondu présent à l'appel de l'U2P, se montrent favorables à ce projet qui pourrait transformer en profondeur la gestion du temps de travail. « On est arrivés à un projet d'accord qui ne bougera plus maintenant », a indiqué Isabelle Mercier (CFDT). La rencontre du 23 avril 2024 sera décisive pour finaliser le soutien des syndicats par le biais d'une signature. Le déblocage des jours épargnés selon l'ancienneté représente une flexibilité bienvenue. La gradation prévue respecte la fidélité et l'engagement des salariés, leur permettant de profiter pleinement de leur CETU pour des motifs personnels ou professionnels.
Le compte épargne-temps universel, une source d'inspiration gouvernementale
La finalisation de cet accord pourrait influencer la législation du travail. Le gouvernement pourrait s'inspirer de cet élan pour intégrer des éléments du CETU dans un projet de loi attendu à l'automne. Alors que le projet pourrait se limiter aux adhérents de l'U2P, il a le potentiel de devenir un modèle pour le marché du travail français. Pourrait-il inspirer des réformes à une échelle plus large ?
L’extension de l'accord au-delà de l'U2P dépendra des démarches auprès de l'administration et de la réaction du Medef. Cet enjeu souligne l'importance de la représentativité patronale dans les décisions affectant l'ensemble des salariés français.