La réforme de l’assurance-chômage, envisagée par le gouvernement pour diminuer drastiquement les dépenses du régime, pourrait impacter jusqu’à un tiers des allocataires, révèle Le Monde, dont les journalistes ont pu consulter une étude interne de l’Unédic.
Assurance-chômage : 1 allocataire sur 3 serait impacté par la réforme
Il faudra travailler au moins 12 mois pour toucher l’assurance-chômage
La réforme de l'assurance-chômage proposée par le gouvernement se dirige vers une augmentation de la durée nécessaire pour être éligible aux allocations. Actuellement fixée à 6 mois sur les 24 derniers mois, la durée d’affiliation pourrait être portée à 12 mois, révèle Le Monde, dont les journalistes ont pu consulter une étude interne présentée aux administrateurs de l’Unédic le 17 mai 2024. Cette modification impacterait principalement les jeunes de moins de 25 ans et les personnes sortant d'un contrat à durée déterminée (CDD) ou d'un intérim.
Selon cette étude de l'Unédic, si cette mesure est adoptée, environ 31% des allocataires seraient touchés, entraînant une économie annuelle de 2,3 milliards d'euros pour l'organisme. Ce durcissement des conditions soulève des inquiétudes parmi les syndicats, notamment la CFDT, qui critique une mesure pouvant mener à des « trappes à pauvreté » et éloigner les personnes les plus précaires de l'accès à l'emploi de qualité.
Une indemnisation pendant 12 mois maximum
En parallèle, le gouvernement étudie la possibilité de réduire la durée d'indemnisation, qui est actuellement de 18 mois pour les personnes de moins de 53 ans. La réduction proposée à 12 mois impacterait 45% des allocataires, cette fois visant un profil d'allocataires plus âgé, souvent après une rupture conventionnelle et percevant des allocations supérieures à la moyenne. Cette mesure permettrait de réduire les dépenses de l'Unédic de près de 6 milliards d'euros.
Les choix finaux du gouvernement sont attendus avec impatience, les nouvelles règles pouvant entrer en vigueur dès le 1er juillet 2024. Les discussions entre les parties prenantes sont vives, les syndicats exprimant de sérieuses réserves quant à l'approche globale de la réforme et ses conséquences potentielles sur les demandeurs d'emploi.