Malgré les différentes promesses faites par les États au niveau international, la température moyenne sur Terre continue d’augmenter : il apparaît désormais certain qu’en 2024, le seuil de 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels sera franchi, alerte le service européen Copernicus, spécialisé dans le changement climatique.
Lutte contre le réchauffement climatique : 2024, année de la défaite ?
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Modifié le 7 novembre 2024 à 10h15
1,23 degrésEn octobre 2024, la température moyenne mondiale a été de 10,83 °C, soit 1,23 °C de plus comparé à la moyenne sur la période 1991-2020.
Réchauffement climatique : un seuil historique vient d’être franchi
Selon le Copernicus Climate Change Service, il est déjà clair que l’année 2024 entrera dans l’histoire climatique. Les données collectées d’août à octobre 2024 montrent une augmentation significative de la température moyenne mondiale, atteignant un pic de 1,65°C au-dessus des niveaux préindustriels en octobre. Le dépassement du seuil de 1,5°C, un objectif critique de l’Accord de Paris de 2015, met en évidence la difficulté à maintenir ce plafond sur le long terme. Carlo Buontempo, le directeur de Copernicus, souligne que cette augmentation n’est pas seulement le résultat de phénomènes temporaires tels que El Niño ou les éruptions volcaniques. Ces événements contribuent certes à la chaleur extrême, mais le réchauffement constant est principalement lié à l’augmentation continue des émissions de gaz à effet de serre.
Cette tendance inquiétante est confirmée par le fait que, à en juger par les mois écoulés du moins, 2024 est en passe de devenir l’année la plus chaude jamais enregistrée. Samantha Burgess, la directrice adjointe de Copernicus, a fait savoir que la température moyenne pour les dix premiers mois de cette année est supérieure de 0,71°C à la moyenne de 1991-2020, un record absolu. Cette situation est aggravée par une extension réduite de la banquise en Arctique et en Antarctique, les deux régions affichant des niveaux bien inférieurs à la moyenne.
Des impacts environnementaux et économiques majeurs
Les conséquences de cette réalité climatique sont déjà perceptibles. La hausse des températures entraîne des perturbations notables sur la production agricole, compromettant les rendements et la sécurité alimentaire mondiale. Selon des recherches, des augmentations comprises entre 1,5 et 2°C pourraient provoquer une baisse marquée des récoltes et une élévation du niveau de la mer jusqu’à 3 mètres, ce qui aurait pour conséquence de submerger des zones côtières et menacer des millions de personnes.
Les évènements météorologiques extrêmes, tels que les vagues de chaleur, les ouragans et les inondations, se multiplient et s’intensifient. L’augmentation de la température des océans, constatée par Copernicus avec des records de 20,68°C en octobre 2024, alimente ce cycle destructeur, perturbant des écosystèmes marins cruciaux. Ces changements ont également un impact sur les économies locales dépendantes de la pêche et de la protection contre les intempéries.
Face à ces réalités, le COP29, qui se tient en Azerbaïdjan du 11 au 22 novembre 2024, revêt une importance cruciale. Les discussions porteront sur la mobilisation de ressources financières à hauteur de plusieurs trillions de dollars pour soutenir la transition vers des énergies propres. Cette nécessité est soulignée par des climatologues tels que Michael Mann, qui préviennent que sans action déterminée, le monde pourrait bientôt voir une hausse durable et irréversible au-delà de 1,5°C, avec des conséquences dévastatrices pour l’humanité.