Le monde entre dans une nouvelle phase alarmante du réchauffement climatique. La banquise, en Arctique comme en Antarctique, atteint des niveaux de fonte jamais enregistrés auparavant.
Réchauffement climatique : il n’y a jamais eu aussi peu de banquise sur Terre
Le 7 février 2025, la surface cumulée des glaces polaires a atteint son plus bas niveau jamais enregistré, selon les observations de l’Observatoire européen Copernicus. Loin d’un simple phénomène cyclique, cette fonte accélérée s’inscrit dans une tendance lourde et préoccupante liée au réchauffement climatique.
La banquise à son niveau historique le plus bas : un constat alarmant
Les chiffres sont sans appel : la surface de la banquise a chuté à des niveaux inédits. Selon Copernicus, l’extension des glaces en février 2025 était inférieure de 26 % à la moyenne saisonnière en Antarctique, tandis que l’Arctique continue de perdre de la glace à un rythme inquiétant.
Les températures record de l’hiver 2024-2025 ont contribué à cette situation alarmante. Cette période a été marquée par des anomalies thermiques importantes, confirmant la tendance observée ces dernières années. Selon les experts, les températures mondiales restent largement au-dessus des seuils préindustriels, avec un écart moyen de +1,5°C. Les océans enregistrent également des records de chaleur, atteignant 20,88°C en moyenne mondiale en février, ce qui aggrave encore la fonte des glaces.
L’Arctique est touché par une fonte continue depuis plusieurs décennies, mais la situation en Antarctique inquiète particulièrement les scientifiques. Longtemps considéré comme plus stable, ce continent subit désormais des pertes massives de glace. La fonte de ses glaciers menace d’accélérer l’élévation du niveau des mers, avec des répercussions dramatiques pour les zones côtières et insulaires du monde entier.
Pourquoi la banquise disparaît-elle ?
Le réchauffement climatique est la cause principale de la fonte accélérée des glaces. Selon les Nations Unies, les émissions de gaz à effet de serre, principalement issues de la combustion d’énergies fossiles, sont responsables de 75 % du réchauffement mondial.
Parmi les principales causes, la production d’énergie fossile joue un rôle déterminant. Le charbon, le pétrole et le gaz restent les principales sources d’émissions de CO2. Le secteur des transports contribue également de manière significative à cette pollution, les voitures, camions, avions et navires utilisant majoritairement des carburants fossiles. L’industrie, avec la production de ciment, d’acier et de plastiques, libère elle aussi de grandes quantités de gaz à effet de serre. La déforestation aggrave aussi la situation en réduisant la capacité d’absorption du CO2 par les arbres. Enfin, l’agriculture intensive, notamment la production de viande et l’utilisation d’engrais riches en azote, génère des émissions importantes de méthane et de protoxyde d’azote, renforçant ainsi l’effet de serre.
D’après l’analyse de Climate Selectra, trois pays se distinguent comme les plus grands émetteurs de CO2 en 2023. La Chine est responsable de 32,9 % des émissions mondiales, en raison de sa forte industrialisation et de sa dépendance au charbon. Les États-Unis suivent avec 12,6 %, en raison d’une consommation énergétique élevée et d’une forte dépendance aux énergies fossiles. L’Inde, bien que responsable de 7 % des émissions mondiales, présente une empreinte carbone par habitant bien plus faible que les deux premiers. En Europe, l’Allemagne est le pays le plus pollueur, tandis que la France affiche un bilan plus favorable grâce à sa production énergétique majoritairement nucléaire.
Les conséquences d’une disparition accélérée de la banquise
La fonte des glaces entraîne une série de bouleversements qui affectent l’ensemble de la planète. L’une des conséquences majeures est l’élévation du niveau des mers. Les glaciers polaires représentent d’immenses réserves d’eau douce et leur fonte contribue directement à la montée des océans. Cette hausse menace des millions de personnes vivant dans les zones côtières, rendant certaines régions inhabitables à moyen terme.
La banquise joue un rôle fondamental dans la régulation thermique de la planète. En réfléchissant la lumière solaire, elle limite l’absorption de chaleur par les océans. Sa disparition accélère le réchauffement et favorise la survenue d’événements météorologiques extrêmes tels que les ouragans et les tempêtes.
La fonte des glaces perturbe aussi les courants marins et atmosphériques. Les différences de température entre les pôles et l’équateur influencent ces flux essentiels à l’équilibre climatique. La disparition de la banquise risque donc de modifier profondément ces dynamiques, entraînant des hivers plus rigoureux en Europe et des sécheresses prolongées dans d’autres régions du globe.
Quels moyens pour limiter cette catastrophe annoncée ?
Face à ces constats, il est impératif d’agir rapidement pour limiter les dégâts. La réduction de l’usage des énergies fossiles est la priorité absolue, car elle permettrait une diminution significative des émissions de CO2.
La restauration des forêts constitue un autre levier essentiel. En absorbant le CO2, elles participent à la régulation du climat. Enfin, la réduction d'une consommation incontrôlée contribuerait à limiter les rejets de gaz à effet de serre.
Malgré les nombreux engagements internationaux, la mise en œuvre de ces mesures reste insuffisante. Les émissions mondiales continuent d’augmenter et les projections climatiques restent alarmantes.