Grand Paris : pourquoi la RATP ne gérera-t-elle plus certaines lignes de bus ?

Gros camouflet pour la RATP. La régie des transports du Grand Paris vient de perdre un marché portant sur plusieurs lignes de bus au profit d’autres acteurs privés.

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Par Cédric Bonnefoy Publié le 26 mars 2025 à 12h30
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Grand Paris : pourquoi la RATP ne gérera-t-elle plus certaines lignes de bus ? - © Economie Matin
2026Dans le Grand Paris, la RATP vient de perdre des lignes au profit de sociétés privées.

La RATP perd des lignes de bus dans le Grand Paris

Coup de tonnerre dans les transports parisiens. La RATP vient de perdre l'exploitation de 37 lignes de bus, un revers historique qui marque un tournant majeur pour le monopole de la régie francilienne. L’italien ATM et le français Transdev raflent la mise dans un appel d’offres piloté par Île-de-France Mobilités (IDFM). Dans le cadre de l’ouverture progressive à la concurrence du réseau de bus en Île-de-France, la régie perd à nouveau des lignes, un nouveau coup dur après la vague de mise en concurrence amorcée ces dernières années. À partir de janvier 2026, Transdev et ATM prendront le contrôle d’une partie de ces trajets.

L’ampleur de cette perte pour la RATP ne doit pas être sous-estimée. D’une part, les 37 lignes en question sont stratégiques : elles desservent de nombreux quartiers de la petite couronne, et certaines circulent en plein Paris. D’autre part, la transition vers les nouveaux opérateurs implique le transfert de 2 600 employés de la RATP vers leurs nouveaux employeurs.

Une mise en concurrence inévitable

La décision d’ouvrir le marché à la concurrence ne date pas d’hier. Depuis 2021, IDFM applique un processus de libéralisation progressive du réseau de bus, conformément au cadre imposé par l’Union européenne. Cette libéralisation vise à accroître la compétitivité et à améliorer le service aux usagers en poussant les opérateurs à se différencier sur des critères de coût, d’innovation et de qualité.

Jusqu’ici, la RATP dominait presque sans partage ce marché. Mais désormais, elle doit rivaliser avec des acteurs privés, souvent plus agiles, qui proposent des offres jugées plus attractives par IDFM. Si la RATP a perdu, ce n’est pas un hasard : IDFM a estimé que les propositions de Transdev et ATM étaient supérieures sur plusieurs points, notamment en matière de coûts d’exploitation réduits et de service plus moderne.

Si, sur le papier, l’ouverture à la concurrence promet des tarifs plus attractifs et un meilleur service, la transition ne se fera pas sans heurts. Le transfert de personnel (2 600 salariés de la RATP concernés) pourrait engendrer des tensions syndicales, et il faudra surveiller de près la qualité du service lorsque Transdev et ATM prendront réellement les commandes des lignes en janvier 2026.

Cedric.bonnefoy

Cédric Bonnefoy est journaliste en local à la radio. À côté, il collabore depuis 2022 avec Économie Matin.

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