La plus grande raffinerie de France, Total Normandie, pourrait bien être à l’arrêt d’ici au samedi 18 mars 2023, entrainant alors une nouvelle pénurie de carburant.
Raffinerie à l’arrêt : la réponse des grévistes au 49.3
L’arrêt de la raffinerie Total Normandie, vers une pénurie de carburant
La raffinerie Total Normandie, la plus grande de France, va être mise à l’arrêt suite à un vote des grévistes. La mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit donc et la détermination des opposants à la réforme ne semble pas entamée, voire elle redouble d’ardeur après le passage en force du texte de loi grâce à l’article 49.3 décidé par le gouvernement.
Il s’agit d’un des scénarios les plus redoutés du gouvernement : le fameux "pays à l’arrêt". La France se rappelle encore des pénuries qui avaient entrainé des files d’attentes dans les stations où il restait encore du carburant. Il s’agit pour les grévistes de la « dernière chance de faire reculer Macron et qu’il faut tout tenter pour ne rien regretter derrière » justifie Alexis Antonioli, secrétaire général de la CGT Total Normandie. Il déclare aussi « on a expliqué à tous les salariés : on sait que c’est dur l’arrêt des installations, mais c’est le moment de tout tenter ».
Blocage des chaines de productions et grève reconductible
La modalité de grève est très précise : l’arrêt a été voté lors de la relève du quart de nuit par 55% d’ouvriers grévistes. Le débat s’est alors installé entre la direction et les employés. Face au blocage de la discussion, la direction s’est vue dans l’obligation de céder. La plus grande raffinerie de France devrait donc être à l’arrêt d'ici au samedi 18 mars 2023. Par cet arrêt, « les stocks vont être rapidement pleins, ils vont donc être obligés d’arrêter la production de gazole samedi. S’ils arrêtent ça, on va être obligés d’arrêter toutes les autres unités ».
D’autre part, la Compagnie Industrielle Maritime, la CIM, en charge des entrées de pétrole brut et raffiné dans la ville du Havre, s’interroge sur l’éventualité d’une grève reconductible, bloquant alors les raffineries encore en fonctionnement mais aussi les aéroports. La mobilisation s’intensifie donc, alors que l’intersyndicale invite à une nouvelle journée de grève et de manifestation le jeudi 23 mars 2023.