Dassault Aviation va augmenter la production du Rafale pour répondre à une demande croissante. Une décision stratégique, tant pour l’industriel français, que pour le contexte international.
Rafale : Dassault Aviation prêt à augmenter la cadence de production

Le Rafale, un levier de croissance pour Dassault Aviation
Avec une demande en forte augmentation, Dassault Aviation mise sur une accélération de la production du Rafale pour renforcer sa croissance. En 2024, le groupe a enregistré un chiffre d’affaires de 6,2 milliards d’euros, en hausse de 30% par rapport à l’année précédente. Son bénéfice net a franchi pour la première fois la barre du milliard d’euros, confirmant la rentabilité de sa stratégie industrielle.
Cette montée en puissance est essentielle pour assurer la pérennité du groupe. Le Rafale représente une part significative des revenus de Dassault Aviation, et son succès commercial garantit une visibilité à long terme. Avec un carnet de commandes rempli pour plus d’une décennie, l’entreprise se positionne comme un acteur incontournable du secteur aéronautique de défense.
Un carnet de commandes record et un marché en expansion
Le succès du Rafale se traduit par des contrats signés aux quatre coins du monde. Fin 2024, Dassault Aviation comptabilisait 164 appareils à livrer à l’exportation et 56 pour l’armée française. Des pays comme l’Indonésie et la Serbie ont récemment renforcé leurs commandes, démontrant l’attractivité de cet avion de combat.
L’Inde constitue un marché clé pour l’entreprise. Après une première commande de 36 Rafale en 2016, le pays prévoit d’acquérir 26 Rafale Marine pour équiper son porte-avions INS Vikrant. L’Indian Air Force envisage même l’achat de 400 nouveaux appareils, un contrat qui pourrait transformer durablement l’empreinte industrielle de Dassault Aviation.
Un défi industriel pour soutenir la demande
Face à cet afflux de commandes, Dassault Aviation prévoit d’augmenter la cadence de production à cinq appareils par mois, contre trois actuellement. Une telle montée en charge nécessite des investissements lourds : extension des infrastructures, recrutements et adaptation des chaînes d’approvisionnement.
L’entreprise a déjà prouvé sa capacité à accélérer son rythme. En quatre ans, elle est passée d’un avion assemblé par mois à trois, malgré des tensions sur la chaîne logistique. Son objectif est de maintenir une progression régulière, en ajoutant un demi-point de cadence par an.
Une réflexion internationale d'envergure
Dans un contexte de concurrence internationale accrue, Dassault Aviation cherche évidemment à optimiser ses coûts de production. Pour répondre aux attentes du gouvernement indien, l'un de ses plus gros clients, et bénéficier des avantages économiques locaux, le groupe envisage d’installer une chaîne d’assemblage du Rafale en Inde. Cette stratégie s’inscrit dans l’initiative "Make in India", visant à renforcer l’industrie nationale. En s’implantant sur place, Dassault Aviation espère non seulement répondre aux exigences contractuelles, mais aussi limiter ses coûts face à des concurrents comme les États-Unis, dont les conditions fiscales sont plus avantageuses que celles de la France.
Malgré ces perspectives positives, Dassault Aviation doit composer avec des facteurs externes qui pourraient affecter sa rentabilité. La possible hausse des droits de douane américains sur les produits européens risque d’impacter le secteur aéronautique. Une augmentation des coûts de production du Falcon, autre appareil phare du groupe, pourrait réduire sa compétitivité sur le marché international. L’instabilité politique et les tensions géopolitiques en Europe ajoutent une part d’incertitude. L’avenir de la défense européenne, notamment la question du soutien aux industries locales face à la domination américaine, sera déterminant pour Dassault Aviation. Si l’Union européenne décide de privilégier ses propres industriels, cela pourrait ouvrir de nouvelles opportunités pour le Rafale et renforcer encore davantage la position du groupe sur le marché.