Après avoir envisagé l’acquisition d’avions Rafale français pour moderniser son aviation militaire, la Colombie a finalement annoncé l’achat des Gripen fabriqués par la Suède. Ce revirement s’explique par des facteurs économiques, stratégiques et des préoccupations internes croissantes face à l’insécurité.
La Colombie choisit le Gripen suédois et renonce aux Rafale français

Pas de Rafale pour la Colombie
C'est l'un des premiers revers du Rafale, ces derniers temps. L’annonce a été faite par le président colombien Gustavo Petro, précisant que la Colombie avait signé une lettre d’intention avec le gouvernement suédois. Cette décision clôture une période d'incertitude où plusieurs modèles d'avions, dont les Rafale français et les F-16 américains, étaient envisagés pour remplacer les chasseurs Kfir vieillissants de fabrication israélienne. Le Gripen, produit par le constructeur Saab, est déjà en service actif au Brésil voisin, ce qui aurait joué un rôle déterminant dans le choix final des autorités colombiennes.
Cette option stratégique répond à un besoin urgent de modernisation de l'armée de l'air colombienne, alors que le pays affronte actuellement une recrudescence significative de violence armée sur son territoire. Le gouvernement Petro considère que le Gripen offre un excellent compromis entre efficacité opérationnelle et coûts maîtrisés, des critères essentiels dans un pays marqué par de fortes inégalités sociales. A l'époque où le Rafale avait été pressenti, de nombreuses voix s'étaient élevées face à une commande de 16 appareils pour un montant de trois milliards de dollars. L'hypothèse de commande avait alors été réduite à trois appareils. C'est donc l'aspect économique de l'opération qui a dû jouer dans la balance, en plus de la proximité de la production du Gripen.
Des tensions sécuritaires liées au narcotrafic
Le débat autour de l'acquisition des nouveaux avions avait initialement placé les Rafale français en tête des intentions d'achat, avec un projet portant sur seize appareils évalués à environ trois milliards de dollars. Toutefois, face aux critiques internes dénonçant une dépense jugée excessive dans un contexte social difficile, la Colombie a progressivement réduit ses ambitions avant de changer totalement d’orientation. Le Gripen apparaît désormais comme une solution plus réaliste et financièrement supportable pour le budget colombien.
Parallèlement à ce choix militaire, le gouvernement colombien s’est engagé à compenser ces dépenses par des investissements sociaux dans les régions les plus défavorisées du pays. La décision d’acquérir des Gripen intervient dans un contexte particulièrement tendu : la Colombie fait face à une escalade de violences impliquant divers groupes armés, notamment les dissidents des FARC, les rebelles de l’ELN et d'autres cartels impliqués dans le narcotrafic. Ainsi, moderniser l'aviation militaire est devenu indispensable pour garantir la sécurité intérieure et renforcer le contrôle des espaces aériens menacés par ces groupes armés.