Les radars, vaches à lait des finances publiques

Les radars automatiques, ces sentinelles de métal, semblent s’être érigés en juges impitoyables de nos moindres écarts sur la route. En un clin d’œil, ils transforment une infraction minime en amende salée. Décryptage d’une machine à cash qui alimente les caisses de l’État.

Photo Jean Baptiste Giraud
By Jean-Baptiste Giraud Published on 8 novembre 2023 17h00
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Les radars, vaches à lait des finances publiques - © Economie Matin
12 MILLIARDS €Les radars automatiques ont rapporté 12 milliards d'euros au gouvernement depuis vingt ans.

Radars : un tout petit excès suffit pour se faire prendre

Il suffit parfois d'un léger dépassement de la vitesse limite - disons, de 110 à 114 km/h - pour que le radar sanctionne. Un excès minuscule, presque indétectable au compteur à aiguilles contrairement au compteur digital, et pourtant, la contravention tombe. Depuis vingt ans, ces dispositifs sont devenus des acteurs incontournables de nos routes, alimentant les finances étatiques sans relâche.

Les chiffres sont impressionnants : 12 milliards d'euros récoltés depuis leur avènement. Officiellement, cet argent colossal est destiné à la sécurisation et l'amélioration de nos routes. Une bonne chose sur le papier, certes, mais une part non-négligeable de cette somme finance l'acquisition de nouveaux radars. C'est un cycle sans fin : chaque amende payée sème les graines du radar suivant.

Le conducteur pourrait se voir infliger plusieurs amendes en une fraction de seconde

Les radars évoluent et leur appétit s'élargit. Les infractions mineures, autrefois jugées par l'œil humain, sont désormais soumises au jugement implacable de caméras dotées d'intelligence artificielle. Se gratter le nez, consulter son téléphone, oublier sa ceinture, toutes ces petites négligences du quotidien deviennent des fautes passibles d'une amende. L'ère de la surveillance exhaustive est à nos portes.

Avec l'arrivée de radars capables de détecter simultanément plusieurs infractions, le conducteur pourrait se voir infliger, en une fraction de seconde, une pluie de contraventions. Un seul équipement pourra bientôt sanctionner à la chaîne. Ce tour de vis technologique nous rappelle une règle d'or, simple mais fondamentale : respecter scrupuleusement le code de la route.

Le podcast de Jean-Baptiste Giraud du 31 octobre 2023 est disponible ici 

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Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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