Ils avaient promis une révolution. Coyote a tout refait, du son à l’écran. Une promesse d’alerte impossible à manquer, un design repensé, des chiffres qui veulent impressionner. Mais cette application anti-radar évite-t-elle vraiment le flash ? Ou s’agit-il d’un relooking pour noyer le poisson ?
Radar : comment l’appli Coyote veut faire mieux que Waze

Depuis le 31 mars 2025, le mot radar est à nouveau sur toutes les lèvres des automobilistes connectés. Coyote, l’un des pionniers de l’aide à la conduite, vient de lancer une version profondément remaniée de son application mobile. Objectif affiché : faire oublier Waze, faire taire Google Maps et éviter coûte que coûte le flash. Disponible sur iOS et Android, cette nouvelle mouture entend remettre l’utilisateur au cœur du guidage et de l’alerte. Mais tient-elle réellement ses promesses ?
Une nouvelle interface contre le piège des radars
La première mutation visible, c’est bien l’habillage. Exit les visuels plats, le radar s’affiche désormais en 3D, les alertes prennent de la couleur, du volume et du son. Désormais, la progression dans une zone de contrôle se traduit visuellement par une barre latérale dégradée du bleu au rouge, pendant que le son grimpe lui aussi crescendo.
« La coloration rouge, le flash de l’écran et les sons s’intensifient désormais jusqu’aux trois quarts de la “zone”, là où se trouve le “contrôle” », détaille Frandroid dans son test du 4 avril 2025. Un dispositif pensé pour "ne plus jamais se faire flasher par inattention", même en pleine discussion ou dans un embouteillage.
Dans la logique Coyote, l’emplacement exact des radars n’est pas indiqué – légalement interdit depuis 2011 –, mais leur présence est signalée à l’intérieur d’une zone de danger. Et dans cette fameuse zone ? Le radar se trouve très exactement à trois quarts de la distance parcourue. La précision, sans la faute.
Une application payante qui veut justifier son prix
Côté tarifs, l’application ne joue pas la carte de la gratuité. Après un essai de 7 jours, deux formules s’offrent à l’utilisateur :
- Classic à 9,99 euros par mois ou 109,99 euros à l’année.
- Premium, indispensable pour bénéficier d’Apple CarPlay et Android Auto, à 14,99 euros par mois ou 149,99 euros annuels.
Une promotion est parfois appliquée à la version Premium à 70 euros par an, mais sa disponibilité reste incertaine.
Des prix qui tranchent avec les alternatives gratuites comme Waze. Mais Coyote s’en défend par ses arguments : interface sans publicité, fabrication en France, et surtout... communauté engagée. Selon une étude CSA relayée dans 20 Minutes le 7 avril 2025, 91 % des utilisateurs Coyote déclarent ou confirment des alertes, contre 22 % chez Waze et Google Maps. Un engagement que la marque transforme en promesse de rentabilité : moins de verbalisations, plus de sérénité.
Radars, bouchons, dangers : un copilote multifonctions
Coyote ne se limite pas à la chasse au radar. Travaux, virages dangereux, animaux, conditions météo dégradées, tout est signalé par des pictogrammes bien visibles, même pour l’œil le moins entraîné. Autre nouveauté, les bouchons ne sont plus signalés par la communauté, mais détectés automatiquement via les variations d’allure des “éclaireurs”, ces millions d’utilisateurs que Coyote revendique sur ses routes (plus de 3 millions en France).
Le mode Expert, repensé pour une lecture plus fluide, propose une navigation GPS intégrée grâce aux cartes de HERE Technologies, concurrent direct de Google sur ce terrain. Une manière de se démarquer des boîtiers traditionnels de la marque, qui restent des monofonctions sans guidage.
Une compatibilité taillée pour les voitures d’aujourd’hui
Le vrai coup de maître ? L'intégration discrète mais efficace avec les autres applications GPS. Sur Android, Coyote propose une superposition en écran réduit sur Google Maps ou Waze, affichant le minimum vital d’alerte sans gêner la navigation. Sur iPhone, des solutions tierces comme iPulse offrent une fonction similaire. Et bien sûr, la compatibilité CarPlay et Android Auto est assurée pour les abonnés Premium, permettant de diffuser les alertes sur l’écran embarqué du véhicule.
Cette capacité de coexistence fait de Coyote un complément et non un substitut exclusif. Une stratégie payante, qui cible les usagers les plus connectés : ceux qui veulent tout voir, tout entendre, mais surtout, ne jamais se faire flasher.