Emmanuel Macron veut une « contribution exceptionnelle » sur les entreprises qui ont recours à la pratique du rachat d’actions. De quoi parle-t-on ?
Rachat d’actions : quand les entreprises soutiennent leur propre cours de Bourse
Le champion toutes catégories du rachat d'actions dans le monde est Apple. Le constructeur informatique y a consacré 90 milliards de dollars rien que durant l'année 2022. Et sur les dix dernières années, la somme donne le tournis : 550 milliards de dollars ! La pratique, très répandue sur toutes les places boursières, permet aux entreprises de soutenir le cours de leurs actions. Avec les dividendes, c'est une des principales armes pour récompenser les actionnaires mais de manière indirecte puisqu'elle raréfie (et donc enchérit) le volume d'actions disponibles sur le marché. En France aussi, les entreprises en sont friandes.
Une arme pour soutenir le cours
L'an dernier, les sociétés cotées au CAC40 ont consacré 24 milliards d'euros au rachat de leurs propres actions, d'après un décompte de BFMTV. Avec ses résultats record, TotalEnergies est en tête avec 6 milliards dépensés pour soutenir son cours en Bourse. Et le groupe pétrolier suit une tendance similaire en 2023 puisqu'au premier trimestre, il a dépensé 1,8 milliard dans cette pratique. En 2023, BNP Paribas a déjà prévu d'investir 5 milliards d'euros (1,5 milliard chacun chex Stellantis et LVMH).
Le rachat d'actions très utilisé dans le monde
La pratique n'est pas nouvelle, cela fait plusieurs années que les entreprises mettent le paquet dans ce type de programme : 22,4 milliards en 2021, 10,9 milliards en 2018… Bien sûr, ces sommes ne sont presque rien par rapport aux entreprises américaines qui, dans l'ensemble, ont englouti 1.000 milliards de dollars dans le rachat de leurs propres actions en 2022 ! Durant son intervention télévisée cette semaine, Emmanuel Macron a évoqué une « contribution exceptionnelle » pour les entreprises du CAC 40 utilisant le rachat d'actions, sans en préciser les contours. Des arbitrages sont à prévoir.