Des banques françaises jouent un rôle non négligeable dans le financement des énergies fossiles, selon l’ONG Reclaim Finance. Le rapport relève toutefois une tendance à la baisse de ces investissements.
Quatre grandes banques françaises financent les énergies fossiles
Le rapport annuel de l’ONG Reclaim Finance, intitulé « Banking on Climate Chaos », classe les banques selon leur soutien financier aux énergies fossiles, un secteur critique pour le climat. Quatre grandes banques françaises figurent parmi les établissements pointés du doigt pour leurs investissements dans les énergies fossiles : BNP Paribas, Société Générale, Crédit agricole, et BPCE.
Financement des énergies fossiles : une position délicate pour les banques françaises
Ces banques représentent à elles seules 99 % du soutien financier des banques françaises à l'expansion des énergies fossiles entre 2021 et 2023, soulignant leur rôle majeur dans le financement de secteurs contribuant largement aux émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Face aux impacts des énergies fossiles sur le réchauffement climatique, Reclaim Finance appelle ces institutions financières à cesser définitivement leur soutien à l'expansion des énergies fossiles. Le rapport souligne une baisse progressive du financement des énergies fossiles par les banques françaises, notamment avec une quasi-disparition du financement de l'industrie du charbon.
Un chemin semé d’embûches vers la neutralité carbone
Toutefois, ces mesures restent insuffisantes pour atteindre les objectifs de l'accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Lucie Pinson, directrice de Reclaim Finance, insiste sur l'urgence pour les banques de privilégier des financements plus durables, notamment dans les énergies renouvelables.
Malgré une réduction de 9,5 % des financements aux énergies fossiles en 2023, la transition vers la neutralité carbone d'ici 2050 s'annonce complexe. Les banques françaises, tout comme leurs homologues mondiaux, doivent naviguer entre les attentes sociétales et les impératifs économiques. BNP Paribas, par exemple, s'est engagée à réduire de 70 % ses émissions financées dans le secteur des énergies fossiles d'ici 2030. Ce genre d'initiatives montre une volonté de changement, mais la route est encore longue.
La réduction progressive des financements dans les énergies fossiles par les banques françaises, bien que positive, doit s'accompagner d'un engagement plus fort et plus rapide pour respecter les engagements climatiques internationaux. Les décisions prises aujourd'hui par le secteur financier auront des répercussions significatives sur la capacité du monde à gérer efficacement la crise climatique.