Le procès entre Qatar Airways et Airbus bat son plein à Londres, même si l'affaire va prendre de longs mois avant d'être jugée. La compagnie aérienne reproche la qualité des peintures de l'A350, ce qui aurait cloué au sol une vingtaine d'appareils.
L'enjeu de ce procès entre Qatar Airways et Airbus est de taille : 1,5 milliard de dollars réclamés par la compagnie aérienne, qui a porté plainte l'an dernier contre l'avionneur européen. Au cœur des enjeux : la qualité des peintures et de la couche de protection appliquées sur les A350 reçus par Qatar Airways, qui était partenaire de lancement des appareils (elle a reçu 19 A350-1000 et 34 A350-900). Le régulateur qatari a ordonné que 23 unités restent au sol en raison de la dégradation de ces peintures qui poserait un problème de sécurité.
Airbus réfute les arguments de Qatar Airways
Airbus s'érige en faux, tout comme l'EASA, l'Agence européenne de l'aviation. Mais en attendant, peut-être, une entente à l'amiable, le procès commencé mi-octobre se poursuit en attendant l'instruction sur le fond du dossier qui ne sera réalisé qu'à l'été 2023. Actuellement, les deux parties exigent la production de documents officiels. On a ainsi appris que l'affaire occupait les plus hauts niveaux de l'État : lors de sa visite, il y a un an au Qatar, Emmanuel Macron en a discuté par l'Émir du pays. Sans que cela ne porte ses fruits, manifestement.
Le vrai prix d'un 737 MAX
Airbus cherche aussi à obtenir des e-mails du patron de Qatar Airways, Akbar al Baker, concernant l'achat par la compagnie de 737 MAX 10. Ces échanges pourraient révéler un secret commercial : le vrai prix de l'avion de Boeing acheté par le transporteur… Ce déballage se déroule à quelques jours du lancement de la coupe du monde de football au Qatar. Peut-être que le pays voudra apaiser les tensions avant l'événement.