Tabac : les puffs, c’est désormais illégal !

Elles ont envahi les poches des adolescents ces dernières années, séduisant par leurs arômes fruités et leur accessibilité. Pourtant, depuis le 25 février 2025, leur commercialisation est désormais interdite.

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Par Grégoire Hernandez Publié le 26 février 2025 à 8h38
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Tabac : les puffs, c’est désormais illégal ! - © Economie Matin

Le marketing des puffs était efficace, trop efficace. Avec des saveurs sucrées (parfum menthe, glace à la fraise, pastèque ou chocolat) et un design attrayant, ces cigarettes électroniques jetables ont conquis un jeune public… au grand dam des autorités sanitaires.

Pourquoi les puffs étaient dans le viseur ?

L'interdiction des puffs est officielle depuis le 25 février 2025. Publiée au Journal officiel, la loi, adoptée à l’unanimité par le Sénat le 13 février 2025, après un premier vote également unanime à l'Assemblée nationale, interdit désormais leur vente, distribution et détention en vue de la vente. Ce texte met ainsi fin à plus de deux ans de débats et d’échanges entre l’Assemblée nationale, le Sénat et la Commission européenne.
À l'origine de cette mesure, l'ancienne députée écologiste Francesca Pasquini (Génération.s), qui avait porté ce projet comme un enjeu de santé publique. Le rapporteur Khalifé Khalifé (Les Républicains) dénonçait un marché qui ciblait "sans vergogne les jeunes enfants avec un marketing décomplexé", tandis que la sénatrice écologiste Anne Souyris critiquait des dispositifs "conçus pour attirer les jeunes avec leur saveur sucrée et leur design attrayant".

Le succès des puffs repose sur trois facteurs :

  • Un design attractif : couleurs vives, formats compacts, visuels séduisants ;
  • Des parfums variés : menthe, fraise, pastèque, chocolat… autant de saveurs éloignées du goût classique du tabac ;
  • Un prix abordable : bien moins chères qu’un paquet de cigarettes traditionnelles.

Ces éléments ont largement favorisé leur adoption par un public jeune, très jeune. Une étude menée par BVA pour Alliance contre le tabac en 2023 révélait que 15 % des adolescents âgés de 13 à 16 ans avaient déjà utilisé des puffs, et que 47 % d’entre eux avaient commencé leur initiation à la nicotine avec ces dispositifs.
Si les fabricants mettaient en avant l’absence de combustion et la prétendue réduction des risques, les autorités sanitaires, elles, voyaient surtout un nouveau point d’entrée vers l’addiction à la nicotine.

Une décision motivée par la santé publique et l’environnement

Outre les préoccupations liées à la santé des adolescents, les plus importantes, l’interdiction des puffs repose aussi sur des considérations environnementales. Ces cigarettes électroniques jetables sont, en effet, un désastre écologique :

  • Elles contiennent du plastique et des métaux lourds, souvent mal recyclés ;
  • Leur usage unique entraîne une production massive de déchets électroniques.

Le Comité national contre le tabagisme, tout en saluant cette interdiction, s’inquiète toutefois des possibilités de contournement par les fabricants. Selon lui, ces derniers anticiperaient déjà cette interdiction en développant de nouveaux produits répondant aux mêmes critères d’attractivité pour les jeunes.

L’interdiction des puffs s'inscrit dans une stratégie plus large de lutte contre les produits nicotiniques attractifs. Certains parlementaires appellent déjà à interdire les pouches, ces sachets de nicotine à placer entre la lèvre et la gencive, qui suivent une logique similaire d’accessibilité et de marketing ciblé.

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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