L’organisation à but non lucratif, AI Forensics, met le doigt sur des publicités pornographiques qui échappent à la modération de Facebook et Instagram.
Publicités pornographiques sur Facebook et Instagram : le manque de modération de Meta
Depuis plus d'un an, des publicités à caractère pornographique prolifèrent sur Facebook et Instagram, plateformes du groupe Meta, échappant à toute modération. Selon un rapport publié le 8 janvier 2025 par AI Forensics et révélé par Le Monde, plus de 3 000 publicités explicites ont été diffusées, générant plus de huit millions de vues en Europe. Ces publicités sont principalement visées auprès d'hommes d'une quarantaine d'années résidant en Allemagne et en France.
Des publicités pornographiques sur les réseaux sociaux
Ces publicités promeuvent des produits contre les dysfonctionnements érectiles ou des applications de rencontres et contiennent des images et vidéos explicites, parfois issues de films pornographiques. Certaines utilisent même des deepfakes de célébrités, comme l'acteur français Vincent Cassel ou le médecin Michel Cymes. pour attirer l'attention des utilisateurs.
Une modération défaillante
Malgré les règles strictes de Meta interdisant les contenus sexuels explicites, ces publicités ont été approuvées et diffusées. AI Forensics souligne une incohérence flagrante : les mêmes contenus, s'ils étaient publiés par des utilisateurs ordinaires, seraient rapidement supprimés. Cette situation révèle une faille dans le système de modération de Meta, qui semble appliquer des standards différents pour les contenus sponsorisés.
Les risques pour Meta
Cette négligence expose Meta à des risques juridiques : les autorités européennes pourraient engager des poursuites pour non-respect des réglementations sur les contenus illicites; des risques pour sa réputation : la confiance des utilisateurs pourrait être sérieusement touchée, entraînant une baisse de l'engagement sur les plateformes; des risques financiers : des sanctions pourraient être imposées, sans compter une éventuelle diminution des revenus publicitaires due à la fuite des annonceurs soucieux de leur image.
Il est impératif que Meta renforce ses mécanismes de modération pour assurer une application uniforme de ses standards communautaires, qu'il s'agisse de contenus organiques ou sponsorisés.
L’exposition des jeunes aux publicités pornographiques
Selon le ministère de la Jeunesse, en France, 82 % des adolescents de 13 à 17 ans utilisent au moins un réseau social quotidiennement. L’exposition à des publicités pornographiques, comme celles non modérées sur Facebook et Instagram, est dangereuse. Ces contenus intrusifs peuvent être dégradants et irréalistes et exposent les jeunes à une hypersexualisation. La responsabilité des plateformes est alors évidente : garantir un espace sécurisé, surtout pour une audience aussi vulnérable, devrait être une priorité. Or, l’absence de modération efficace sur Meta remet cette protection en question.