Dans un contexte de crise immobilière, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé mercredi 18 octobre 2023, une extension et une augmentation du prêt à taux zéro (PTZ) en 2024. Une initiative destinée à stimuler le marché et à faciliter l’accès au crédit immobilier pour un plus grand nombre de ménages.
Prêt à taux zéro : un coup de pouce de l’État à l’immobilier
Le prêt à taux zéro (PTZ) va connaître des modifications majeures en 2024, avec une augmentation de son montant maximum et une extension de ses bénéficiaires, selon les annonces du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Le but de ces nouvelles mesures est de soutenir le secteur immobilier et de répondre aux défis actuels du marché.
Un PTZ élargi et prolongé
Le ministre a confirmé que le PTZ, qui devait initialement être supprimé au début de l'année prochaine, sera finalement prolongé pour toute l'année 2024. Bruno Le Maire justifie cette décision par « l'effondrement du crédit immobilier » et la volonté du gouvernement de faciliter l'accès au crédit. En effet, la hausse des taux d’intérêt, liée à l’inflation, a provoqué un effondrement des demandes de prêts immobiliers. « Il y avait 20 milliards d’euros de crédits mensuels, on est tombé à 10 milliards », a souligné le ministre de l’Économie.
Des conditions d'éligibilité élargies
Les changements les plus significatifs concernent l'élargissement des conditions d'éligibilité au PTZ. Les classes moyennes (entre 2 500 et 4 000 euros de revenus mensuels), jusqu'à présent exclues, seront éligibles, englobant ainsi environ six millions de personnes supplémentaires.
De plus, le prêt à taux zéro concernera désormais 210 villes supplémentaires, ciblant spécifiquement les zones où les difficultés d'accès au logement sont les plus prégnantes. Parmi elles, Bruno Le Maire a cité « Bordeaux, Auxerre, Besançon, Bidart, Le Mans, Cournon d’Aubergne… ».
En matière de types de bien éligibles, le PTZ va se recentrer sur les achats d’appartements neufs en zone tendue, ou d’un logement ancien avec travaux de rénovation énergétique en zone non tendue. Il exclura désormais les constructions de maisons individuelles, « par souci de cohérence avec nos objectifs de lutter contre l’artificialisation des sols », pointe le ministère de l’Économie, évoquant « un choix courageux » du gouvernement.
Augmentation du montant maximum
Le ministre a également annoncé une augmentation du montant maximum du PTZ, passant de 80 000 à 100 000 euros. Cette hausse vise à offrir une aide financière plus substantielle aux ménages modestes. De plus, la part que le PTZ pourra représenter, par rapport à d'autres crédits contractés auprès des banques, passera de 40 % à 50 %, augmentant ainsi la contribution de l'État dans les projets immobiliers des ménages concernés. Cette part sera évolutive en fonction des revenus, pouvant aller de 20 % pour les plus hauts salaires éligibles à 50 % pour les ménages les plus modestes.
En tout, ces modifications représenteront un effort pour l’État de 850 millions d’euros. « C’est la preuve qu’on a voulu prendre le problème à bras le corps » , a-t-il ajouté.
Appel aux banques et perspectives futures
Bruno Le Maire a également demandé « aux banques de se mobiliser parce que quand on travaille en commun on est plus efficace ». Le Crédit Agricole, qui fournit près de 50 % des PTZ, a ainsi accepté d’apporter jusqu’à 20 000 euros supplémentaires de crédits à taux zéro aux acheteurs. Ainsi, un acheteur dans la tranche de revenus la plus faible empruntant 100 000 euros au Crédit Agricole pourra bénéficier de 70 000 euros de prêt à taux zéro – 50 000 euros de l’État (50 % du montant de son crédit) et 20 000 euros de bonus de la banque.
Par ailleurs, le ministre a exprimé sa volonté de travailler avec le gouverneur de la Banque de France pour simplifier les règles d'octroi du crédit et assouplir davantage les conditions, anticipant ainsi des évolutions futures dans le secteur.
Cette série de mesures s'inscrit dans la volonté du gouvernement de soutenir le marché immobilier et d'apporter des solutions concrètes aux défis auxquels sont confrontés les ménages français dans leur projet d'accession à la propriété.