Tout le monde économiste et journalistique s’inquiète d’une baisse tendancielle de la productivité, qui pourrait annoncer une crise des systèmes de production due à une moindre innovation des entreprises, par manque de moyens et par un amortissement prolongé du matériel.
Pourquoi la productivité française baisse, alors que la demande de personnel est forte ?
Est-ce la véritable cause ?
Avec une analyse beaucoup plus fouillée, il est possible de s’apercevoir qu’il existe un nombre important d’éléments et de contraintes qui pénalise la production.
D’autres éléments apportés par la Dares, sont apparus depuis la crise Covid surtout dans le secteur marchand non agricole qui enregistrent une forte baisse de la productivité. Et pas qu’un peu !
Au 3ème trimestre 2022 la productivité par tête a reculé de 3% par rapport au 4ème trimestre 2019. La productivité horaire suit le même mouvement avec une baisse de 2,9% en 2022 par rapport à 2019.
Pire encore, par rapport aux prévisions initiales, la productivité par tête chute de 6,4% et la productivité horaire ne fait guère mieux avec 5,7% de baisse.
Alors quelles pourraient être les causes réelles ? Selon les études, elles seraient multiples :
- Un changement de la composition de l’emploi lié à l’arrivée progressive des alternants. Avec la mise en place progressive des différentes lois : loi Avenir professionnel de 2018, plan : 1 jeune, 1 solution…
- La part de l’alternance qui est passée de 2,7% à 4% entre 2018 et 2022.
- Le recours aux jeunes alternants sont moins productifs au départ car moins expérimentés et ont un volume d’heures inférieurs.
- La crise Covid et les contraintes sanitaires ont déstabilisé les organisations avec en plus le travail à temps partiel qui a modifié les liens sociaux.
- Des emplois non enregistrés suite à des travailleurs détachés qui sont retournés dans leur pays d’origine avant la fermeture des frontières.
- La régularisation du travail dissimulé sans possibilité d’avoir une activité partielle.
- Au début, certains employeurs ont essayé de « serrer les boulons » pour produire avec moins de personnel.
- Deux autres problèmes découverts ; les arrêts maladie qui perdurent même après la crise sanitaire, notamment les lundis et vendredis.
La productivité apparente est mesurée en rapportant la richesse créée au facteur travail. Elle est mesurée par la valeur ajoutée en volume.
Cette baisse de productivité inquiète car la courbe française s’est rapprochée de plus en plus de celle de l’Italie (- 3% depuis 1919). Ce pays souffrant depuis près de trois décennies d’une crise de la productivité, avec comme résultante un décrochage inexorable alimenté par la différence de taux d’emprunt souverain, par rapport à la moyenne de la zone euro.
Autre explication qui ne tient pas, la baisse serait liée au trop plein d’embauches. Mais c’est surtout parce que la production n’est pas entièrement pourvue qu’il faut embaucher.
Une autre comparaison pourrait nous apporter une solution, c’est la baisse de la productivité des Pays-Bas qui épouse celle de la France mais à un degré moindre : -1,7%. Pour eux c’est le plus fort déclin depuis 1948.
Une des principales cause décelée, ce serait celle liée aux excès de règles, de normes, de lois et surtout celles décrétées par l’Union Européenne. Elles étouffent de plus en plus la productivité. Tout s’est compliqué, les normes de sécurité se sont amplifiées à tel point qu’elles effondrent de plus en plus la productivité.
Tout devient trop difficile, beaucoup moins efficace, fonctionne moins bien et moins vite.
Les demandes d’autorisation, de validation, ont explosé. Des services spéciaux ont été créé pour s’occuper de ces nouvelles tâches qui ne servent à rien ou si peu.
Des exemples dans l’immobilier, les DPE, l’audit énergétique, la loi Alur qui protègent les acquéreurs rendent tellement compliqué une promesse de vente. Dans celle-ci, il y avait 4 pages maintenant 500 et près de deux mois pour réunir tous les documents que peu de gens n’arrivent pas à lire ou ne peuvent imprimer…
Toutes ces complexités vont continuer à faire baisser la productivité et apparemment ce n’est pas près de s’arrêter. Il faudrait un réformateur « national » qui ne pourra toutefois pas éviter la production européenne de nouvelles lois.
Avec l’effondrement de l’enseignement et des capacités intellectuelles des plus jeunes, cela ne contribue pas à remonter le niveau de productivité.
Chez beaucoup de jeunes et pas que, depuis l’arrivée de la transition écologique, il s’est développé une volonté de réduire l’activité, y compris la leur, en revendiquant la baisse des temps de travail et d’activité, à la semaine, celle de quatre jours, voire moins, un départ en retraite plus précoce et le refus de chercher un emploi. Les manifestations contre les retraites à 65/64 ans en sont le révélateur. De nouvelles aides sociales sont constamment demandées alors que nous sommes déjà le champion du monde, cause de nos déficits !!!
Le cas de Nahel tué par un policier est révélateur de l’état de la France. Un jeune de 17 ans sans permis. Qui peut se permettre de louer une mercedes et venir narguer des policiers. Est-ce la norme ? Chez vous, avez-vous un fils de 17 ans qui se « balade en voiture de luxe » ? Et lorsque l’on voit toutes ces incivilités, émeutes, une sorte de guerre civile qui s’en suit sur presque toute la France, fomentée par des jeunes certainement sans emploi alors que la demande est forte. Que faire ? Faudrait-il diminuer des aides, le niveau du RSA, certaines familles nombreuses percevant plus sans travailler ? Est-ce trop tard pour inverser la tendance ?
Alors avec ces contre-courants comment est-il possible de remonter la productivité ?
La compétitivité horaire sera difficile à réaliser, mais les compétitivité et productivité globales pourraient rapidement remonter : Comment ?
En instaurant les 40 heures semaine = plus de 100 milliards par année, ce serait une relance de l’économie sous trois mois, un retour à l’équilibre des comptes, une meilleure marge pour les entreprises, une baisse du chômage avec moins d’aides sociales et une reprise de la consommation avec comme idéal :
« Travailler plus pour dépenser mieux », plus écologique, plus local, moins low-cost.