Paris demeure la ville la plus chère de France en termes de produits de grande consommation, avec des prix supérieurs de 20,3 % à la moyenne nationale.
Consommation : où trouver les prix les plus bas en supermarché ?
Un fossé de prix entre Paris et le reste de la France
Paris se distingue par ses prix élevés dans la grande distribution. D'après l'institut NielsenIQ, les tarifs y sont en moyenne 20,3 % plus chers que dans le reste de la France. À titre de comparaison, en Vendée, les tarifs sont 2,5 % inférieurs à la moyenne nationale, ce qui crée un écart considérable de 22,9 % avec Paris. Cet écart s'explique en partie par le pouvoir d'achat élevé des Parisiens. Philippe Goetzmann, expert de la grande distribution, note que «dans les zones riches, les consommateurs sont moins attentifs aux étiquettes» chez nos confrères de Capital, ce qui permet aux commerçants de pratiquer des prix plus élevés.
En outre, les habitudes de consommation influencent les tarifs. Emmanuel Cannes, du département distribution de NielsenIQ, explique que les magasins parisiens proposent «moins de premiers prix et de produits de marque de distributeur, mais davantage d’articles bios ou premium». Ce positionnement haut de gamme est adapté à un public plus aisé, prêt à payer davantage pour des produits de meilleure qualité.
Une répartition géographique des prix
Les écarts de prix ne se limitent pas à Paris. Les départements périphériques comme les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne, la Seine-Saint-Denis, ainsi que les Yvelines affichent également des prix élevés. En revanche, les prix les plus bas se trouvent majoritairement dans l'ouest de la France, où des enseignes comme Leclerc et Système U ont une forte présence. Ces enseignes, connues pour leurs politiques de prix bas, influencent leurs concurrents à aligner leurs tarifs, ce qui bénéficie aux consommateurs.
Les tarifs varient également en fonction de la taille des surfaces de vente. Emmanuel Cannes précise que «plus la surface est petite, comme souvent dans les centres-villes, plus les prix sont élevés». Les petits commerces, souvent sans concurrents directs, peuvent se permettre des marges plus importantes.
L'impact de l'inflation en recul
Les récents relevés de l'Insee montrent une légère déflation pour certains produits. Par exemple, le prix des huiles (hors huiles d'olive) a chuté de près de 15 % et les fruits surgelés de 12,9 %. Le coût des légumes, à l'exception des pommes de terre, a également diminué de 4,7 %, tandis que celui de la volaille a baissé de 2,6 %.
Le recul de l'inflation, qui s'établit à 2,2 % en avril sur un an, est perceptible dans les rayons des supermarchés. Selon BFMTV, les prix des produits alimentaires n'ont augmenté que de 1 % en moyenne sur un an, et ont même légèrement baissé de 0,4 % par rapport à janvier. Cette tendance est également observée dans le secteur de l'électroménager, où les tarifs ont fléchi de 4,9 % en un an, avec des baisses significatives pour des produits comme les grille-pain (-9,2 %).
Vers une déconsommation ?
Malgré cette baisse des coûts, Dominique Schelcher, patron de Système U, observe «des signes de déconsommation». Il explique que la crise inflationniste, bien qu'en recul, continue de peser sur le pouvoir d'achat des consommateurs. «Cette tension, depuis des mois, pèse sur le choix des gens, ils arbitrent», déclare-t-il, ajoutant que les produits non alimentaires se vendent moins dès lors que leur prix dépasse 3 euros.
Si Paris reste la ville la plus chère, d'autres régions comme l'ouest de la France offrent des alternatives plus économiques pour les consommateurs.