Le marché immobilier en France : une chute des prix inévitable

Le marché immobilier français connaît une période de rééquilibrage marquée par une baisse des prix et un attentisme général, conséquence d’une conjoncture économique et politique complexe.

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Par Léopold Aubin Publié le 20 juillet 2024 à 10h00
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Un rééquilibrage des prix inévitable

Le début de l'année avait montré des signes d'amélioration du pouvoir d'achat des acquéreurs, grâce à une légère baisse des taux de crédit. Cependant, cette tendance s'est rapidement inversée dès le second trimestre. Vanessa Benedic, CEO d’homeloop, souligne que des événements comme les ponts de mai et le contexte électoral de juin ont ralenti les projets d'acquisition. En conséquence, le marché a enregistré une baisse d'activité de 6% au niveau national sur un an, avec des prix en baisse dans les secteurs qui avaient connu une forte hausse ces dernières années, tels que Paris (-7%) et Nantes (-6,7%).

Paris, autrefois dynamique, voit aujourd'hui ses prix chuter, passant à 10 280€ le m², alors que les vendeurs commencent à accepter l'idée d'un nouveau cycle de baisse des prix. Cette tendance est aussi visible dans d'autres grandes villes comme Lyon, où les prix ont baissé de 3,2% pour atteindre 4 873€ le m², et Metz, avec une baisse de 4,6% (2 168€ le m²).

Un marché marqué par l'attentisme

Le marché immobilier est caractérisé par une grande prudence, tant chez les acheteurs que chez les vendeurs. Vanessa Benedic explique que les acheteurs sérieux et finançables sont rares et exigent des réductions de prix significatives, souvent de l'ordre de 10%. Cette attente de baisse de prix est renforcée par un manque de confiance et de lisibilité du marché, aggravé par une période électorale compliquée et des vacances estivales peu propices aux transactions.

À Marseille, par exemple, les délais de vente s'allongent car les vendeurs hésitent encore à baisser leurs prix, entraînant une stagnation du marché. À l'inverse, les stations balnéaires du sud de la France, comme Toulon et Nice, échappent à cette tendance grâce à l'intérêt constant des acheteurs étrangers, souvent peu affectés par les fluctuations des taux de crédit.

Perspectives pour le second semestre

L'été étant traditionnellement une période creuse, une reprise de l'activité immobilière n'est pas attendue avant la rentrée de septembre. Pour Vanessa Benedic, une reprise nécessitera inévitablement un ajustement des prix. La conjoncture législative et les promesses de campagne, comme celles de Gabriel Attal visant à exonérer les primo-accédants de frais notariés pour des acquisitions inférieures à 250 000 €, pourraient également influencer le marché.

En 2024, le nombre de transactions devrait baisser pour atteindre environ 800 000, soit une diminution de 33% par rapport à 2022. Les taux d'intérêt plus élevés représentent un obstacle majeur, réduisant considérablement le pouvoir d'achat des acquéreurs potentiels. Vanessa Benedic met en garde : « Un Français ayant contracté un prêt à 1% se verra proposer un crédit à 4% aujourd'hui, réduisant son pouvoir d'achat de 3 points ».

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