Les Français n’ont plus d’argent. Entre inflation record de ces dernières années, augmentation des prix de l’énergie et salaires qui stagnent au point que le nombre de Smicards en France a explosé, les ménages font de plus en plus attention au prix des produits qu’ils achètent. Surtout en grande surface où ils ont fixé un prix maximum à ne pas dépasser.
Conso : 3 euros ? Déjà trop cher pour les Français
La France est en déconsommation
Invité de BFMTV, le 27 mars 2024, Dominique Schelcher, PDG de Système U, est revenu sur la tendance à la déconsommation des ménages français. Une déconsommation contrainte : faute d’avoir plus d’argent, et face à l’augmentation des prix, les Français achètent moins, et surtout moins cher.
« On est en déconsommation en France. L'impact de l'inflation, c'était d'abord de l'arbitrage: moins de non-alimentaires, moins de produits frais traditionnels, moins de grandes marques au profit de marques de distributeurs », a affirmé le PDG des magasins U. Selon lui, « un nouveau rapport à la consommation s’est installé » entre les Français et les produits. Seuls se sauvent encore les produits « plaisir » tels que l’alcool ou le chocolat. Mais ce dernier va flamber sur fond de hausse record des cours du cacao… et pourrait donc subir le même sort.
La limite de prix à ne pas dépasser est 3 euros
Afin de tenter d’économiser et de gérer leur budget, les Français semblent avoir décidé arbitrairement d’un prix maximum au-delà duquel ils ne veulent pas aller pour un seul produit… et même un lot. « Le prix moyen acheté, c'est 2,85 euros. Selon la dernière tendance des panélistes, les produits de plus de 3 euros sont en baisse de volume », analyse Dominique Schelcher. Et, paradoxalement, même les lots sont touchés, quand bien même chaque paquet revienne finalement à moins de 3 euros. « Acheter un grand lot qui va rester dans [le] placard, a plus de 3 euros, ça n'intéresse pas. »
La grande distribution va devoir trouver des solutions : perdre des clients ou baisser les prix. Car ce ne seront pas les Français qui vont revenir à leurs habitudes de consommation d’avant la crise sanitaire… en tout cas pas à court terme.