Les préférences en matière de prise de risque : un facteur déterminant dans la tarification des prêts d’entreprise

Une étude récente met en lumière l’impact significatif des préférences régionales en matière de prise de risque sur la tarification des prêts d’entreprise. Cette recherche novatrice explore comment les choix individuels en termes de risque économique au niveau régional influent sur les décisions de financement des banques, créant ainsi des répercussions majeures sur la compétitivité et la capacité d’investissement des entreprises.

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Par Manthos Delis et Maria Iosifidi Publié le 21 janvier 2024 à 9h00
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99%Les TPE-PME représentent 99% des entreprises de l'Union européenne.

L’effet papillon : des choix régionaux aux conséquences internationales

Les entreprises des différentes régions du monde sont confrontées à des coûts de financement considérablement différents, ce qui affecte leur compétitivité et leur capacité d'investissement.

Les régions ou pays affichant une tolérance accrue au risque voient non seulement une augmentation du niveau de risque des entreprises locales, mais également une hausse des taux de prêt pratiqués par les banques.

Le folklore, terreau fertile de l’activité entrepreneuriale

L'évolution historique de la prise de risque et de ses effets sur l'activité entrepreneuriale suggère que les premières sociétés dotées de populations tolérantes au risque déclenchent l'activité entrepreneuriale et le changement technologique. Ce processus devient une culture sociétale héréditairement ancrée et affecte même les sociétés contemporaines, qui adoptent des projets d'investissement plus risqués, avec une plus grande incertitude de réalisation, mais aussi avec des rendements escomptés plus élevés.

Compte tenu du risque d'investissement et des rendements escomptés plus élevés, les entreprises devraient être disposées à payer un taux d'intérêt plus élevé sur la dette (par exemple, sur les prêts et les obligations) pour financer ces projets.

Goût du risque synonyme de taux de crédit élevé ?

L’étude démontre que les préférences nationales et régionales en matière de prise de risque est constituée par les contes folkloriques dans lesquels les héros locaux sont confrontés à des défis. Un plus grand nombre de défis réussis (ou non) entraîne une plus grande tolérance (aversion) au risque.

Des préférences accrues en matière de prise de risque au niveau régional entraînent une augmentation des taux de prêt et d'obligation.

Une hausse d'un écart type de ces préférences se traduit économiquement par une hausse d'environ 5 points de base dans les coûts de crédit, équivalant à environ 0,54 million de dollars supplémentaires pour des prêts de taille et de maturité moyennes. Les obligations présentent des augmentations encore plus marquées, avec une hausse de 7,8 points de base.

Cela soulève un questionnement sur la possibilité que les décisions de délocalisation des entreprises soient influencées par les préférences régionales en matière de prise de risque. De plus, l'analyse met en lumière un compromis inattendu entre des préférences élevées en matière de prise de risque et le niveau d'endettement des entreprises. Bien qu'un environnement favorable à la prise de risque soit associé à des investissements et des rendements plus élevés, les entreprises opérant dans des régions où la prise de risque est plus importante font face à des coûts de financement plus élevés, suggérant des rendements potentiels plus faibles.

Malheureusement, notre co-auteur et ami Chris Tsoumas est décédé. Son travail dans cet article a été déterminant et nous honorons sa mémoire.

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Manthos Delis, Audencia Business School Maria Iosifidi, Montpellier Business School

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