En pleine trêve olympique, la France est secouée par une nouvelle controverse fiscale, cette fois-ci sur l’imposition des primes des médaillés des Jeux olympiques de 2024. Bruno Le Maire, le ministre démissionnaire de l’Économie, s’est prononcé en faveur de la défiscalisation de ces primes, relançant un débat récurrent dans l’Hexagone.
Jeux olympiques : les primes de médailles seront-elles fiscalisées ?
Fiscalisation des primes de médailles : en treize ans, David Douillet a eu le temps de changer d’avis
La question de la fiscalisation des primes des athlètes revient régulièrement sur le devant de la scène à chaque grand événement sportif, et les Jeux olympiques de Paris 2024 ne font pas exception. Le 8 août 2024, Bruno Le Maire, le ministre démissionnaire de l'Économie, a exprimé son soutien à une exonération d'impôt sur le revenu pour les médaillés, une initiative qu'il espère voir inscrite dans le budget 2025. Mais, bien sûr, ce sera au nouveau gouvernement de décider.
Ce débat a été ravivé par les propos de David Douillet, double champion olympique de judo, qui a qualifié cette imposition de « scandale ». Selon lui, il est injuste de fiscaliser des primes qui, pour certains athlètes, représentent un revenu essentiel, alors que pour d'autres, elles ne sont que « de l’argent de poche ». Rappelons tout de même que la fiscalisation des primes de médailles avait été décidée en 2011, alors que David Douillet était… ministre des Sports.
Primes de médailles : des exonérations avaient été accordées ces dernières années
Il faut savoir que depuis plusieurs années, la fiscalisation des primes attribuées aux médaillés olympiques a fait l'objet de mesures ponctuelles d'exonération, notamment lors des Jeux de Rio en 2016 et de Pyongchang en 2018. Toutefois, lors des Jeux de Tokyo en 2021, les athlètes ont été soumis à cette fiscalisation, bien que le paiement de l'impôt ait pu être étalé sur quatre ans. La proposition de Bruno Le Maire intervient dans un contexte où l'État a considérablement augmenté le montant de ces primes : 80.000 euros pour une médaille d'or, 40.000 pour une médaille d'argent et 20.000 pour une médaille de bronze. À noter que l'État avait ajouté une enveloppe supplémentaire de 7 millions d'euros dans le budget 2024 pour financer ces primes.
L'initiative de défiscalisation portée par Bruno Le Maire s'inscrit dans un contexte où les athlètes français bénéficient déjà d'un soutien financier sans précédent. Le virage amorcé en 2019 avec la création de l'Agence nationale du sport (ANS) a permis de concentrer les ressources sur les disciplines et les athlètes les plus performants. Grâce à des aides personnalisées, les sportifs de très haut niveau peuvent désormais percevoir une rémunération minimale de 40.000 euros par an. Un rapport de la Cour des comptes de juillet 2022 souligne que, parmi les 404 athlètes présents aux Jeux de Tokyo en 2021, 283 avaient atteint ce plafond.