En 2023, les entreprises françaises ont fait un effort sur les primes, à défaut de faire augmenter les salaires de leurs employés. Profitant des règles qui les avantagent, elles ont versé en guise de Prime de Partage de la Valeur (PPV), anciennement connue sous le nom de Prime Macron, une somme de plus de 5 milliards d’euros. Mais ce n’est pas un record.
Prime Macron : les jeunes et les femmes défavorisés en 2023
Prime Macron : le montant versé en 2023 est inférieur à 2022
Les versements ont atteint la somme de 5,32 milliards d'euros en 2023, selon les données dévoilées par l’Urssaf le 7 mars 2024. « Dans le secteur privé, près de 5,9 millions de salariés en ont bénéficié, pour un montant total de versement de 5,27 milliards d'euros », écrit l’Urssaf qui rappelle toutefois qu’en 2022 ce montant était légèrement plus élevé, à 5,40 milliards d’euros. La PPV avait par ailleurs bénéficié à près d’un million de salariés de plus qu’en 2023.
Instaurée comme successeur de la prime exceptionnelle de pouvoir d'achat (PEPA), la PPV se distingue par sa flexibilité et son caractère incitatif. Depuis le 1er juillet 2022, cette prime annuelle et optionnelle offre aux employeurs la possibilité de récompenser leurs salariés, tout en profitant d'exonérations de cotisations et contributions sociales sous conditions. La PPV se révèle donc moins chère pour les entreprises qu’une augmentation des salaires sur laquelle pèseraient les charges sociales et patronales qui feraient augmenter les recettes fiscales de l’État.
Les petites entreprises versent plus de Prime de Partage de la Valeur
Les chiffres de 2023 révèlent une distribution large mais hétérogène de la PPV, avec 5,27 milliards d'euros versés par 519.000 établissements. Les petites entreprises ont joué un rôle prépondérant : « 23,9 % des montants de prime ont été versés par des entreprises de moins de 10 salariés et 19,3 % par des entreprises de 2 000 salariés ou plus », écrit l’Urssaf dans son communiqué de presse. Reste que tous les salariés ne sont pas logés à la même enseigne.
Avec plus d'un tiers recevant une prime de 1.000 euros ou plus, la PPV a amélioré le pouvoir d’achat des salariés et donc des ménages. Mais, malgré tout, 39,2% des salariés, soit 4 sur 10, n’ont bénéficié que d'une prime inférieure à 500 euros. En moyenne, le montant atteint donc 885 euros en 2023.
Prime Macron : les jeunes et les femmes sont défavorisés
Les inégalités entre les salariés se remarquent autant au niveau de l’âge que du sexe de ces derniers. Loin d’être égalitaire, la PPV profite plus aux salariés de plus de 30 ans, avec des montants entre 860 et 956 euros, contre seulement 397 euros pour les moins de 20 ans.
De même, les femmes sont moins gratifiées que les hommes. « La prime partage de la valeur a concerné 2,65 millions de femmes et 3,24 millions d’hommes », écrit l’Urssaf. Quant aux montants, ils sont en moyenne inférieurs pour les femmes (861 euros) que pour les hommes (906 euros).
Les ouvriers et les salariés touchant le moins sont également défavorisés. « Les secteurs d'activité qui pratiquent des salaires plus élevés, tels que les activités financières et d'assurance, l'industrie chimique, les activités informatiques et les activités juridiques, de conseil et d'ingénierie, ont versé des primes plus élevées, oscillant entre 1 066 et 1 308 euros. » Inversement, « les secteurs qui s’appuient sur une main-d'œuvre à bas salaire » n’ont versé qu’une prime d’environ 450 euros en moyenne.