Prime à la casse : et si on réparait plutôt les voitures ?

Les voitures qui finissent à la casse suite à la prime de reconversion vont-elles finalement pouvoir obtenir une seconde vie plutôt que d’être détruites ? C’est en tout cas ce que vise la proposition qui a été présentée le lundi 9 octobre 2023 par les sénateurs écologistes.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Publié le 13 octobre 2023 à 16h00
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Prime à la casse : et si on réparait plutôt les voitures ? - © Economie Matin
7 eurosc'est le prix de la location d'un véhicule dans un garage solidaire pour une journée dans la Drôme

Vers une modification prochaine de la prime à la casse ?

Les sénateurs écologistes, parmi lesquels Guillaume Gontard et Joël Labbé, ancien sénateur du Morbihan, ont présenté, lundi 9 octobre 2023, une proposition de loi visant à modifier la prime à la conversion, appelée aussi prime à la casse. L'objectif ? Donner une seconde vie aux véhicules plutôt que de les détruire. Il était temps ! Mais qu'est-ce que la prime à la conversion ? C'est une aide financière qui incite les propriétaires d'une voiture ancienne à en acheter une nouvelle ou d'occasion, peu importe, l'important est qu'elle soit peu polluante.

Plusieurs éléments de la prime à la conversion sont pointés du doigt par le groupe des sénateurs écologistes. Primo, les sénateurs regrettent que la prime à la conversion - casse - soit finalement réservée à une partie de la population. Secundo, cette prime entraîne la destruction d'un grand nombre de véhicules alors que beaucoup d'entre eux sont encore fonctionnels. Tertio, un grand nombre de ces véhicules ne font pas forcément partie des plus polluants. D'un autre côté, on peut souligner que les voitures électriques, bien qu'elles soient prometteuses sur le plan environnemental (si l'on ne prend pas en compte le processus de fabrication ni les matériaux utilisés), restent inabordables pour de nombreuses familles, et leur autonomie laisse toujours à désirer, en particulier pour les personnes qui vivent en zone rurale.

Prime à la casse : une vision écologique et sociale

C'est donc dans une logique écologique et sociale, que la proposition de loi du groupe des sénateurs écologistes du Sénat vise à limiter tout le gaspillage de la prime à la casse. Comment ? En les proposant à la location « à prix modique » pour les personnes aux revenus modestes. Certains garages solidaires n'ont pas attendu qu'il y ait une proposition de loi pour s'engager dans cette initiative. Néanmoins, comme le souligne le sénateur écologiste Guillaume Gontard, « ces garages solidaires rencontrent des difficultés pour se procurer des voitures. Soit il s'agit de dons, soit ils achètent des véhicules, mais cela nécessite un investissement. Alors récupérons les voitures de la prime à la conversion, celles qui sont en bon état et respectent des normes de pollution acceptables, pour en constituer des flottes de véhicules sociaux ».

Une initiative largement partagée par Nathalie Monnier, directrice de Valences Service : « Nous avons une demande par jour (...) il est frustrant de devoir refuser des demandes faute de disponibilité suffisante de véhicules. Ce sont des gens qui en ont besoin pour accepter une offre d'intérim, pour se rendre au travail ou suivre une formation.» Nathalie Monnier précise à nos confrères de FranceBleue que le tarif de location des garages solidaires dans la Drôme est de 7 euros pour la journée. Toutefois, en raison du manque de véhicules, la durée de location reste limitée à 3 mois.

La proposition des sénateurs écologistes propose une modification pragmatique de la prime à la casse. Son principe est simple : « réemployer plutôt que détruire », pour reprendre les termes du sénateur Guillaume Gontard. La loi sera déposée au mois de décembre 2023 à l'Assemblée nationale. Espérons que celle-ci fera consensus au sein de l'hémicycle...

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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