La Banque de France a levé le voile, le 18 septembre 2023, sur ses anticipations économiques pour les deux prochaines années, 2024 et 2025. La croissance se porte à la fois mieux et moins bien… et l’inflation restera un sujet encore quelques temps.
La France en 2024 et 2025 : croissance faible, inflation en baisse, chômage en hausse
Economie française : 2023, l'année de la reprise ?
La Banque de France est optimiste pour 2023. Elle prévoit une croissance de 0,9%, une belle progression par rapport aux estimations initiales de 0,7%. Mais une prévision qui reste toutefois inférieure à celle du gouvernement. Pour rappel, Bercy table sur une croissance de 1% en 2023, la prévision la plus optimiste de toutes.
Le deuxième trimestre 2023, souligne la Banque de France, se distingue particulièrement avec une croissance attendue de 0,5%. Les troisième et quatrième trimestres semblent connaître un ralentissement avec des augmentations de +0,1% à +0,2% et +0,2% respectivement. Ces chiffres s'alignent avec les projections nationales, notamment celles de l'Insee.
Croissance : qu'attendre de 2024 et 2025 ?
Pour 2024, la Banque de France anticipe une croissance de +0,9%, et de +1,3% pour 2025. Ces révisions à la baisse s'expliquent par la montée des prix de l'énergie et une demande mondiale en léger recul. La BdF a, certes, augmenté de 0,2% la prévision de croissance pour 2023, mais a révisé de 0,1% et 0,2%, respectivement, les prévisions pour 2024 et 2025.
Mais pas d’inquiétude : les prévisions de croissance n’évoluent pas de manière importante. « Au total, avec une croissance révisée à la hausse en 2023 et à la baisse en 2024 et 2025, la croissance cumulée du PIB entre 2022 et 2025 serait proche de celle de la prévision de juin », souligne la Banque de France dans ses projections macroéconomiques de septembre 2023.
Malgré ces ajustements, la consommation des ménages et l'investissement des entreprises devraient dynamiser l'économie. L'inflation, quant à elle, devrait connaître un ralentissement progressif.
L'inflation en 2023, un défi pour la croissance de l’Hexagone
L'inflation a marqué l'année 2023. Après une remontée en août 2023, elle devrait se stabiliser à 4,5% d'ici la fin de l'année 2023, loin des 7% annuels connus durant le premier trimestre 2023. Reste que, sur l'ensemble de 2023, l'inflation moyenne est estimée à 5,8%.
La baisse de l’inflation se poursuivra, selon la Banque de France, en 2024 et 2025. Pour 2024, la hausse des prix est attendue à 2,6% sur un an, prévision révisée à la hausse en septembre 2023 par rapport à juin. En 2025, néanmoins, la situation devrait être bien meilleure.
La Banque de France anticipe un retour à la normale sur le front de l’évolution des prix dès 2025. Avec un taux harmonisé (IPCH) à 1,8% sur un an, et 2,1% pour l’IPCH hors énergie et alimentation, l’inflation s’alignerait alors sur ce que veulent la Banque Centrale Européenne et la Banque de France. L’objectif visé est toujours celui d’une inflation annuelle de 2% par an.
Le taux de chômage repartira à la hausse en France
Selon les prévisions de la BdF du 18 septembre 2023, en 2023, les salaires augmenteraient de 5,1%, un taux inférieur à l'inflation. Mais 2024 pourrait renverser cette tendance avec une hausse des salaires prévue à 4,2%… contre une inflation de 2,6%. Si cette prévision se confirme, les ménages récupéreraient un peu de pouvoir d’achat. En 2025, cette tendance de salaires qui évoluent plus vite que l’inflation se confirme avec une augmentation des salaires de 3,3%.
C’est sur le front de l’emploi et du chômage que la Banque de France douche les espoirs du gouvernement. Ce dernier veut faire baisser le taux de chômage. Et si ce sera un succès en 2023, avec un chômage estimé à 7,2%, en baisse, un coup de frein aura lieu. Dès 2024, le taux de chômage en France repartirait à la hausse, à 7,5%… puis atteindrait 7,8% en 2025. Malgré ce revirement de tendance, toutefois, la Banque de France explique : « Cela resterait un niveau inférieur à celui de 2019 ». Fin 2019, année de référence avant la pandémie, le taux de chômage au sens du BIT s’était établi à 8,5%.