Crédits à la consommation : une baisse inquiétante

Les crédits à la consommation, notamment les prêts personnels, ont connu une chute vertigineuse ces derniers mois.

Anton Kunin
Par Anton Kunin Publié le 23 août 2023 à 7h35
Prets Personnels Credit Consommation Baisse
A contre-courant de la tendance générale, le volume des crédits pour l'achar de véhicules a augmenté de 14,1%. - © Economie Matin
14,1%A contre-courant de la tendance générale, le volume des crédits pour l'achar de véhicules a augmenté de 14,1%.

Prêts personnels : les volumes octroyés en baisse de 26,6%

Sale temps pour les banques… Les prêts personnels, un produit très rémunérateur en temps normal, ne trouvent pas preneur ces jours-ci. Ces prêts, qui ne sont pas affectés à un achat spécifique, ont vu leur volume global s'effondrer de 22,4% en glissement annuel à la fin du premier semestre 2023. Cette baisse est encore plus marquée par rapport aux six premiers mois de 2022, où elle atteint 26,6%, révèle l’Association française des sociétés financières (ASF).

En chiffres absolus, la production de ces crédits est passée de 7,367 milliards d'euros au premier semestre 2022 à 5,406 milliards d'euros au premier semestre 2023. Une situation préoccupante pour les consommateurs désireux d'emprunter.

Les refus de prêts se multiplient

Plusieurs raisons expliquent cette tendance. D'une part, les conditions d'octroi des crédits sont devenues plus strictes. Malgré la mensualisation du taux d'usure, qui fixe le plafond maximum des crédits, l'ASF note une grande vigilance des établissements financiers, avec une légère hausse des refus. D'autre part, la situation financière des consommateurs s'est fragilisée, notamment avec le pic d'inflation au printemps 2023.

Cependant, tous les crédits à la consommation ne sont pas en berne. Les emprunts dédiés à l'acquisition de véhicules, en particulier les crédits auto pour les véhicules neufs, ont augmenté de 14,1% en glissement annuel à fin juin. Cette hausse est principalement due aux opérations de location avec option d'achat (LOA).

Prêts personnels : les banques sont devenues plus sélectives

Il est essentiel de souligner que le resserrement de la politique monétaire des banques centrales, avec des hausses des taux d'intérêt, a rendu les prêts personnels moins rentables pour les banques. Ces dernières sont donc devenues plus sélectives dans l'octroi de crédits.

En parallèle, la chute des crédits immobiliers s'est accentuée, avec une baisse de 40,8% sur un an au second trimestre 2032. Cependant, certains experts, comme Michel Mouillart, professeur d'économie et responsable de la présentation des résultats de cette étude de l’ASF, prévoient un possible redémarrage de la production de crédits à l'été 2024.

Pour les consommateurs, cette situation est doublement préoccupante. Non seulement l'accès au crédit est plus difficile, mais les taux d'intérêt actuels sont également élevés. Il est donc crucial de bien évaluer sa capacité d'emprunt avant de s'engager.

Une réaction ? Laissez un commentaire

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

2 commentaires on «Crédits à la consommation : une baisse inquiétante»

  • giantpanda

    C’est la loi du marché et les vases communiquant. En France plus pénalisant parce les taux sont nettement plus hauts que d’autres pays de l’UE.

    Répondre
  • Henri

    Vous pouvez remercier l’UE, sa planche à billets, son suivisme euro-atlantiste à avoir créé une guerre sur notre continent pour autrui, et je ne parle pas de la désastreuse gestion COVID, d’un confinement inutile qui nous a coûté un bras pour un résultat nul, des milliards de tests PCR coûteux et non fiables pour rien, etc. Tout ça se paie un jour. Et ça ne fait que commencer… 3000 milliards de dette, ça fait déjà plus de 42000 € par français, intérêts non compris. Et vu la plongée abyssale de notre déficit commercial, la grande fête du « whatever it takes » est définitivement terminée ! Il va falloir passer à la caisse, et ça va saigner.

    Répondre
Laisser un commentaire

* Champs requis