Clap de fin pour l’exception qui révisait le taux d’usure tous les mois. À partir du 1ᵉʳ janvier 2024, il sera de nouveau révisé tous les trimestres.
Crédit immobilier : encore du changement pour le taux d’usure
Crédit immobilier : fin de l'exception pour le taux d'usure
En raison de l'inflation, une mesure d'exception avait été mise en place afin de réviser le taux d'usure mensuellement pendant toute l'année 2023 dans le but de suivre la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). Cette adaptation était devenue nécessaire pour permettre aux banques de suivre la cadence des hausses de taux. Cependant, depuis deux mois consécutifs, les taux de la BCE semblent se stabiliser. De ce fait, la Banque de France a tranché : dès janvier 2024, le taux d'usure sera de nouveau révisé tous les trimestres.
Ce taux, qui plafonne l'ensemble des frais d'un prêt immobilier (intérêts, commissions, assurance), a pour mission de protéger l'emprunteur en imposant un plafond de taux d'intérêt pour les banques. Les banques rechignaient à accorder des prêts, considérant que leurs taux d'intérêt étaient trop bas. La révision mensuelle du taux d'usure, bien que temporaire, avait permis d'offrir une certaine marge de manœuvre aux banques. Pour autant, cela n'a pas empêché que près de la moitié des demandes d'emprunt aient essuyé des refus au cours de l'année 2023. Et si des Français avaient la chance de se voir accorder un prêt, c'est bien parce qu'ils ont dû accepter des taux d'intérêt plus élevés : entre janvier 2022 et janvier 2023, les taux de crédit immobilier ont en effet été multipliés par quatre. Les prêts immobiliers ne sont pas devenus plus accessibles, ils sont surtout devenus plus chers.
Les prêts immobiliers seront-ils bientôt plus accessibles ?
L'exception a duré un an, mais ses conséquences sont loin d'être éphémères. Avec un taux d'usure qui a grimpé de 2,7 points entre janvier 2023 et 2024, la pression se fait sentir sur les épaules des emprunteurs. Il atteindra d'ailleurs son sommet en janvier prochain, puisque ce dernier a été fixé à 6,29 % par la Banque de France, une première depuis 2012.
Cette révision, bien que plus lente, n'en reste pas moins un indicateur crucial pour les acteurs du crédit immobilier. L'Observatoire du Crédit Logement se veut rassurant et espère que le taux moyen des crédits immobiliers se stabilisera entre 3,5 et 4 % d'ici à la mi-2024. Si tel est le cas, les banques seront dans l'obligation de baisser leurs taux d'intérêt, ce qui rendrait les prêts immobiliers plus accessibles pour les emprunteurs. Reste à espérer que les prix de l'immobilier suivront cette tendance en s'ajustant aux conditions du marché.