Prêt-à-porter : au tour d’Esprit de déposer le bilan…

Les mauvaises nouvelles ne cessent de s’accumuler dans le secteur du prêt-à-porter… Après Camaïeu, Naf Naf et Burton of London, c’est au tour de la marque Esprit de déposer le bilan pour ses activités en Europe.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 16 mai 2024 à 11h44
Esprit, Europe, dépôt de bilan, prêt-a-porter, habillement, crise énergétique, inflation, consommation
Prêt-à-porter : au tour d’Esprit de déposer le bilan… - © Economie Matin
3,5% Les ventes du prêt-à-porter ont baissé de 3,5 % en 2023.

Esprit dépose le bilan en Europe

Esprit, célèbre enseigne du prêt-à-porter, a annoncé son dépôt de bilan en Europe. Cette décision, officialisée au tribunal de Düsseldorf mercredi 15 mai 2024, concerne Esprit Europe et six autres filiales allemandes du groupe. L'objectif est de « réorganiser les finances et la trésorerie » des filiales a expliqué le groupe dans son communiqué. Fondée en 1968 à San Francisco par Douglas et Susie Tompkins, aussi fondateurs de la marque Noth Face, Esprit avait su séduire des millions de clients à travers le monde. Présente dans plus de 40 pays avec un total de 586 magasins, cette dernière n'a pas suffi à compenser ses pertes en Europe. Aujourd'hui, l'entreprise, cotée à la Bourse de Hong Kong depuis 1993, lutte pour sa survie.

La pandémie de Covid-19 a été le premier coup dur : fermetures de magasins, baisse des ventes et une première procédure d’insolvabilité en 2020 ont conduit à la fermeture de 100 points de vente et à la suppression d'un tiers des effectifs. Ensuite, est venue l'inflation, la hausse des taux d'intérêt et des prix de l'énergie, conséquences directes du contexte géopolitique actuel, amenant Esprit à crouler sous ses coûts.

Esprit, Europe, dépôt de bilan, prêt-a-porter, habillement, crise énergétique, inflation, consommation

Toute une filière en crise

La chute d'Esprit reflète une tendance plus large dans l'industrie du prêt-à-porter, qui a vu ses ventes baisser de 9 % depuis 2022. La filière est en crise depuis plus d'un an et les faillites de nombreuses enseignes emblématiques telles que Gap France, Naf Naf, Kookaï, Camaïeu, Celio, ou encore Burton of London ne cessent de s'accumuler. Le secteur est confronté à de plein fouet à l'évolution des comportements de consommation, notamment vers des achats plus responsables et durables. La fast fashion, bien que populaire, est de plus en plus critiquée pour son impact environnemental et social. C'est surtout le e-commerce et l'essor du marché de la seconde main, tel que proposé sur la plateforme Vinted, qui ont mis à mal le secteur du prêt-à-porter.

Esprit mise « sur une restructuration pour surmonter les difficultés » . « Plusieurs investisseurs potentiels ont exprimé leur intérêt pour un partenariat stratégique » selon le communiqué du groupe. Ces filiales en Suisse et en Belgique ont déjà déposé le bilan en mars et en avril 2024. Ces points de vente aux Pays-Bas, au Luxembourg, en France, en Grèce, en Bulgarie, en Autriche, en Finlande, en Suède, en Angleterre, en Allemagne, au Danemark, en Pologne, en Italie et en Espagne pourraient donc subir le même sort, menaçant des centaines d'emplois.

Laissez un commentaire
Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

Aucun commentaire à «Prêt-à-porter : au tour d’Esprit de déposer le bilan…»

Laisser un commentaire

* Champs requis