Changer le prénom de son enfant : tout ce qu’il faut savoir

Changer le prénom de son enfant est une démarche qui intrigue et soulève des interrogations. Simplifiée depuis quelques années, cette procédure reste cependant encadrée par des règles strictes. Quelles sont-elles ? Qui peut en bénéficier ? Découvrez ce qu’il faut savoir.

Par Alix de Bonnières Publié le 16 janvier 2025 à 18h00
prénom changement enfant
Pouvez-vous changer le prénom de votre enfant ? - © Economie Matin

Depuis janvier 2017, la législation française permet aux parents de modifier le prénom de leur enfant plus facilement qu'auparavant. Cette évolution, marquée par des décisions de justice significatives, a renforcé l'encadrement des motifs et conditions nécessaires pour cette demande. Le 20 novembre 2024, la Cour de cassation a par exemple jugé qu'un usage prolongé d'un nouveau prénom pouvait constituer un intérêt légitime.

Les bases légales du changement de prénom

La modification d'un prénom est encadrée par l'article 60 du Code civil. Ce dernier précise que toute personne, ou son représentant légal, peut demander ce changement à l'officier de l'état civil. Les motifs doivent répondre à un "intérêt légitime", notamment dans les cas suivants :

  • Prénoms qui ridiculisent ou avec préjugé important.
  • Francisation pour faciliter l'intégration.
  • Adoptant officiellement un prénom d'usage prolongé.
  • Difficultés administratives avec les autorités étrangères dues au prénom.

Dans le cas des mineurs, les représentants légaux doivent initier la procédure. Après l'âge de 13 ans, l'enfant doit également donner son consentement.

Procédure simplifiée mais encadrée

Depuis la réforme de 2017, les démarches s'effectuent directement en mairie. Voici les étapes principales :

  1. Demande auprès de l'officier d'état civil : les parents ou la personne concernée déposent leur requête, accompagnée de pièces justificatives.
  2. Examen de l'intérêt légitime : l'officier peut refuser s'il estime que la demande n'est pas fondée, notamment si le prénom est jugé fantaisiste.
  3. Recours en cas de refus : si la mairie rejette la demande, le dossier est transmis au procureur de la République. En dernier recours, le juge aux affaires familiales peut être saisi.

Les motifs les plus courants

Les justifications de la demande changement de prénom varient selon les situations. Voici quelques exemples :

  • Prénoms d'usage : un enfant appelé par un autre prénom depuis des années peut obtenir une reconnaissance officielle.
  • Éviter des associations problématiques : certains parents découvrent après la naissance que le prénom et le nom de famille forment une combinaison malheureuse.
  • Identité de genre : les personnes non binaires peuvent demander un prénom unisexe.

Une famille de La Réunion s'est d'abord vu refuser un changement de prénom pour leur enfant de 3 ans. Toutefois, la Cour de cassation leur a donnée raison en 2024, l'usage prolongé d'un prénom suffisait à justifier l'intérêt légitime.

Et pour les adultes ?

Les adultes peuvent également demander une modification. Les démarches sont similaires mais doivent inclure des preuves d'usage : factures, inscriptions ou témoignages. Parmi les motivations fréquentes :

  • Adopter un prénom reflétant une nouvelle identité.
  • Inverser ou supprimer un prénom.

Changer le prénom d'un enfant ou d'un adulte est une procédure accessible mais rigoureuse. Les autorités veillent à garantir l'intérêt légitime de la démarche. Qu'il s'agisse d'officialiser un prénom d'usage ou de corriger une erreur administrative, chaque cas est unique et nécessite des preuves solides.

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