Impôts : le taux de prélèvements obligatoires a baissé en France en 2023

En 2023, la France a vu son taux de prélèvements obligatoires reculer de deux points, une première depuis plus d’une décennie. Un retour à la baisse, après un pic exceptionnel en 2022.

Grégoire Hernandez
Par Grégoire Hernandez Publié le 9 novembre 2024 à 16h00
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Impôts : le taux de prélèvements obligatoires a baissé en France en 2023 - © Economie Matin
45,6 %En 2023, le taux de prélèvements obligatoires (impôts, taxes, cotisations sociales) en France est passé de 47,6 % à 45,6 % du PIB selon les estimations d'Eurostat.

Une baisse historique du taux de prélèvements obligatoires en France

En 2023, le taux de prélèvements obligatoires (impôts, taxes, cotisations sociales) en France est passé de 47,6 % à 45,6 % du PIB selon les estimations d'Eurostat. Ce recul marque un retour à des niveaux observés avant 2011, après une année 2022 exceptionnelle. En effet, ce taux anormalement élevé était gonflé par des recettes fiscales exceptionnelles, résultat d'un rebond économique post-Covid, de l'inflation et de l'augmentation des bénéfices des entreprises. Le fondateur de FipEco, François Écalle, soulignait lors d'une audition au Sénat que ces recettes « étaient gonflées en 2021 et 2022 parce que des impôts comme l'impôt sur les sociétés amplifient le rebond de l'activité ». En 2023, la France a été, après la Grèce (-2,1 points), le pays de l'UE ayant enregistré la plus forte baisse du taux de prélèvements obligatoires.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la baisse observée en 2023 n'est pas due à de nouvelles réductions massives d'impôts. Elle s'explique par le ralentissement de l'économie, qui a entraîné une stagnation des recettes fiscales, alors que les dépenses publiques continuaient d'augmenter. Selon l'Insee, les rentrées fiscales ont progressé de 2 % en euros courants, bien en deçà de la croissance de 6,2 % du PIB en valeur. Cette baisse des recettes est également accentuée par des ajustements, comme la dernière phase de la suppression de la taxe d'habitation et de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises.

La France reste toujours la championne de la pression fiscale

La diminution du taux de prélèvements obligatoires pourrait donner l'impression d'un allègement fiscal pour les ménages et les entreprises. Toutefois, ce retour à des niveaux « normaux » s'accompagne d'un déficit budgétaire croissant, estimé à 5,5 % du PIB en 2023 et qui pourrait atteindre 6,2 % en 2024. Les dépenses publiques devront être ajustées ou financées autrement pour éviter un creusement trop prononcé du déficit.

Malgré ce recul, la France reste l'un des pays d'Europe et de l'OCDE avec le taux de prélèvements obligatoires le plus élevé. Comparée à ses voisins, cette position s'explique par un système fiscal fortement redistributif et des cotisations sociales conséquentes. Eurostat et l'Insee divergent légèrement dans leurs méthodes de calcul (l'Insee l'évalue à 43,2% et 45% en 2022), ce qui explique des écarts dans les chiffres.

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Grégoire Hernandez

Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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