Selon le 13ème baromètre du pouvoir d’achat des Français publié par Cofidis en septembre 2024, le pouvoir d’achat reste la première source d’inquiétude pour 51% des Français, en hausse de 3 points par rapport à 2023. Cette montée de l’anxiété reflète un contexte économique qui, malgré des signaux d’amélioration ponctuels, reste difficile pour de nombreuses personnes. En effet, la majorité des ménages fait face à une hausse persistante des prix, particulièrement dans les secteurs de l’énergie (86%), de l’alimentation (84%) et des soins de santé (79%).
Pouvoir d’achat : plus d’un Français sur deux doit se serrer la ceinture
L'impact de l'inflation sur le pouvoir d’achat est jugé très négatif par 67% des Français : la population continue de subir une pression financière importante liée à la période d’hyperinflation dont la France commence à peine à sortir.
Pouvoir d'achat : un fossé qui se creuse entre riches et pauvres
Ce qui émerge de manière frappante dans ce baromètre, c'est la fracture croissante entre les classes aisées et les plus modestes. Tandis que 23% des Français estiment avoir un pouvoir d'achat élevé — une hausse notable de 6 points par rapport à 2023 — cette proportion concerne principalement les jeunes âgés de 25 à 34 ans (39%). Ce sentiment d'amélioration ne masque toutefois pas la réalité pour les classes les plus vulnérables. En effet, parmi les foyers les plus modestes, la perception d'une baisse continue du pouvoir d'achat a augmenté de 8 points. Ainsi, la France semble évoluer vers un système économique à deux vitesses, où les plus défavorisés sont de plus en plus marginalisés.
Réductions de dépenses : une stratégie qui atteint ses limites
Face à cette situation, 58% des Français estiment qu'ils devront se restreindre davantage dans les mois à venir. La réduction des dépenses non essentielles est devenue la norme : 59% des ménages ont diminué leurs dépenses pour les loisirs, l'habillement ou encore l'alimentation au cours des 12 derniers mois. Cette stratégie, bien qu'efficace à court terme, ne semble pas être une solution durable. La tension financière ressentie par les ménages est d'autant plus forte que 50% anticipent une dégradation de leur pouvoir d'achat d'ici l'année prochaine.
Ce constat est encore renforcé par le fait que, même avec ces ajustements, la somme manquante chaque mois pour vivre confortablement est de 556 euros.
L'endettement comme solution temporaire à la baisse de pouvoir d'achat
La précarité financière pousse également de nombreux Français à recourir au crédit pour maintenir leur niveau de vie. 30% des Français ont au moins un crédit à la consommation en cours, et bien que 79% d'entre eux remboursent sans difficulté leurs mensualités, cette solution n'est pas sans risque. En cas de difficulté, 63% des consommateurs considèrent le crédit à la consommation comme un outil utile pour pallier les baisses de revenus, mais cette dépendance accrue au crédit pourrait devenir une source d'inquiétude à long terme.
La répartition des dépenses, si les Français disposaient des 556 euros manquants, donne un aperçu des priorités : 55% les utiliseraient pour l'alimentation, 32% pour les loisirs, et 28% pour l'équipement de la maison.
Les Français craignent pour le futur
En dépit de certains signes encourageants, comme une légère baisse du découvert bancaire moyen à 326 euros par mois, le climat général reste morose. Seuls 24% des Français se disent optimistes quant à l'amélioration de la situation économique globale. Ce pessimisme est particulièrement marqué chez les jeunes âgés de 18 à 34 ans, où l'incertitude sur l'avenir professionnel touche près de 59% d'entre eux. L'amélioration partielle de certains indicateurs n'efface donc pas les profondes inquiétudes liées à l'inflation et à l'évolution du pouvoir d'achat.
Le « bien-vivre » reste un concept éloigné pour une grande partie des Français. Alors que la moitié d'entre eux envisagent des projets nécessitant des dépenses importantes dans l'année à venir, il est probable que les difficultés financières retardent ou empêchent ces initiatives.