Pouvoir d’achat : pour 7 Français sur 10 il va s’écrouler

Prix en hausse, salaires qui stagnent, économies qui fondent : le constat est implacable. En 2025, une écrasante majorité de Français redoute une détérioration de son pouvoir d’achat. Un pessimisme qui s’installe durablement, et qui bouleverse la manière dont les ménages consomment. Mais jusqu’où ira cette spirale infernale ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 4 mars 2025 à 9h45
Pouvoir d’achat : 8 Français sur 10 obligés de faire des sacrifices importants
Pouvoir d’achat : 8 Français sur 10 obligés de faire des sacrifices importants - © Economie Matin
32%32 % des ménages ont restreint leur consommation d’énergie en 2024

Le 4 mars 2025, une étude menée par Shopfully en collaboration avec Opinionway révèle une donnée glaçante : 71 % des Français anticipent une baisse de leur pouvoir d’achat au cours des douze prochains mois. Cette inquiétude, déjà bien ancrée en 2024, atteint aujourd’hui un niveau critique, alimentée par la flambée des prix, la stagnation des revenus et un sentiment général d’instabilité économique. Les Français, lucides, s’attendent à devoir encore restreindre leurs dépenses.

Pouvoir d’achat : une inquiétude grandissante et généralisée

La baisse du pouvoir d’achat n’est plus une crainte diffuse, c’est une certitude pour une majorité de citoyens. L’étude révèle que 57 % des Français identifient l’inflation comme la cause principale de cette dégradation, tandis que 10 % évoquent une diminution de leurs revenus.

Facteurs impactant le pouvoir d’achat Pourcentage des Français concernés
Hausse des prix des produits de consommation 57 %
Baisse des revenus 10 %
Autres facteurs économiques 4 %

Les effets de cette baisse se font ressentir dans tous les foyers. Pour de nombreux ménages, il ne s’agit plus seulement de réduire des achats plaisirs, mais bien d’ajuster le budget des dépenses essentielles. Nourriture, énergie, logement : rien n’est épargné.

Un sentiment de précarité qui touche toutes les classes sociales

Si les populations les plus fragiles sont les premières impactées, le malaise s’étend désormais à toutes les catégories socio-professionnelles. Classes moyennes, jeunes actifs, retraités… tous redoutent un futur où leur salaire ou leur pension suffira à peine à couvrir les besoins de base.

Le moral des ménages est au plus bas, et la consommation en pâtit. Quand on craint de ne plus pouvoir remplir son frigo, on oublie les achats superflus.

Un quotidien sous pression : arbitrages et privations

Dans un contexte d’inflation persistante, les Français se tournent vers des stratégies d’évitement pour limiter l’impact de la hausse des prix. Loin d’être anodines, ces privations modifient profondément les habitudes de consommation.

Réduction des achats alimentaires et énergétiques

  • 46 % des consommateurs ont réduit leurs dépenses alimentaires en 2024.
  • 32 % des ménages ont restreint leur consommation d’énergie, par crainte de factures trop élevées.
  • 20 % des foyers ont renoncé à certaines dépenses médicales, un chiffre en forte augmentation.

Ces chiffres traduisent un basculement inquiétant : on ne parle plus seulement de couper sur les loisirs, mais bien sur des besoins fondamentaux.

Les promotions : dernier rempart contre la baisse du pouvoir d’achat

Dans un climat économique aussi tendu, 64 % des consommateurs attendent des promotions régulières pour faire leurs courses. Mais peut-on réellement vivre en permanence sous le régime des bons plans ?

Cette course aux rabais entraîne une fragmentation des habitudes d’achat : les ménages jonglent entre les enseignes, recherchent des alternatives moins chères et sont de plus en plus nombreux à privilégier les produits de marque distributeur au détriment des grandes marques.

Stratégies des Français pour compenser la baisse du pouvoir d’achat Taux d’adoption
Suivre attentivement les promotions 64 %
Réduire les achats alimentaires 46 %
Diminuer la consommation d’énergie 32 %
Renoncer à certaines dépenses médicales 20 %

Mais cette quête permanente de réduction des coûts a une limite : il devient de plus en plus difficile de maintenir un équilibre sans faire de concessions majeures sur le bien-être. L’année 2025 s’ouvre sur une angoisse généralisée : la baisse du pouvoir d’achat ne semble pas être une simple crise conjoncturelle, mais un problème structurel qui s’enracine durablement.

Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint. Après son Master de Philosophie, il s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

1 commentaire on «Pouvoir d’achat : pour 7 Français sur 10 il va s’écrouler»

  • RENARD

    cet article est une évidence criante. Seules les personnes très riches ou non structurées familialement peuvent se permettre des dépenses importantes et parfois insensées, telles grosses voitures pour les jeunes cadres ou mafieux, personnes vivant seules sans obligations familiales et tourisme pour les bobos écolos retraités de la fonction publique.

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