Pour vivre décemment, les étudiants devraient doubler leurs ressources

Selon une étude récente, les étudiants français vivent avec à peine plus de 600 euros par mois, loin des 1 218 euros qu’ils jugent nécessaires pour mener une vie décente. En cette période de rentrée, les jeunes sont confrontés à une précarité grandissante, exacerbée par des dépenses élevées en logement et alimentation.

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Par Rédacteur Publié le 15 septembre 2024 à 5h00
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114 EUROSLes étudiants consacrent environ 114 euros par mois à leur alimentation

L’écart colossal entre les moyens et les besoins des étudiants français

Une étude menée par Opinionway pour Sofinscope révèle une disparité alarmante entre les moyens réels des étudiants français et leurs besoins estimés. Avec un budget moyen de 628 euros par mois, les étudiants français se retrouvent bien en dessous des 1 218 euros qu'ils considèrent comme nécessaires pour vivre décemment.

« Les étudiants peinent à joindre les deux bouts avec leur budget actuel », souligne François Dubois, analyste chez Sofinscope. La plupart des étudiants dépassent leur budget mensuel de 72 euros, ce qui les contraint à recourir aux aides financières de leurs familles ou aux bourses étudiantes. La pression économique croissante crée un environnement où les étudiants doivent faire des sacrifices importants, souvent au détriment de leur bien-être et de leur réussite académique.

Des dépenses écrasantes en logement et alimentation

Les dépenses principales des étudiants, le logement et l'alimentation, absorbent une part disproportionnée de leur budget. En moyenne, ils dépensent 311 euros par mois pour leur logement. Cependant, dans les grandes villes universitaires, comme Paris, les loyers pour un studio varient entre 600 et 900 euros, ce qui représente une charge financière écrasante par rapport au budget moyen des étudiants.

La situation est similaire pour les dépenses alimentaires : les étudiants consacrent environ 114 euros par mois à leur alimentation, alors que les prix continuent d'augmenter, avec une hausse de 0,5 % en un an. Ce budget serré limite également les fonds disponibles pour les loisirs et les transports, qui s'élèvent respectivement à 53 euros et 48 euros par mois. Dans cette réalité économique difficile, les besoins essentiels prennent le pas sur d'autres aspects importants de la vie étudiante.

Appels à l’aide et réponses gouvernementales

Cette situation alarmante a conduit à plusieurs appels à l'aide. En mai 2024, l'association Linkee a ainsi révélé que 20 % des étudiants envisageaient ou avaient déjà envisagé d'abandonner leurs études en raison de difficultés financières. En réaction, quatorze présidents d'université ont ainsi plaidé pour la création d'une allocation d’étude universelle, visant à atténuer la pauvreté parmi les jeunes. « Il est impératif d’adopter des mesures concrètes pour soutenir les étudiants », affirme Vincent Lemoine, président de l’Université de Lyon.

Emmanuel Macron a cependant rejeté cette proposition, en affirmant que la France fournissant déjà un soutien social important aux étudiants. « Aucun autre pays n’aide les étudiants comme la France sur le plan social », avait-il déclaré en octobre 2023. Ce rejet laisse les étudiants dans une situation précaire, sans solution immédiate pour améliorer leur condition financière.

Des solutions à envisager pour un soutien durable

Pour remédier à cette précarité croissante, considérer des solutions à long terme est crucial. Des leviers existent : l'augmentation des bourses étudiantes, la subvention des loyers étudiants dans les grandes villes ou la mise en place de programmes de soutien financier plus accessibles. Certains réclament également la création de fonds d’urgence dédiés aux étudiants en difficulté, afin de répondre plus rapidement aux crises financières individuelles.

« Une approche intégrée est nécessaire pour garantir que tous les étudiants puissent se concentrer sur leurs études sans être accablés par des problèmes financiers », soutient Jean-Pierre Martin, expert en politiques éducatives. De telles mesures pourraient non seulement soulager la pression financière sur les étudiants, mais aussi favoriser un environnement académique plus équitable et inclusif.

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