La qualité exceptionnelle des pommes récoltées en France cette année a un effet inattendu et presque paradoxal : une pénurie de pommes « moins jolies » destinées à la production de compote. Et ce sont les consommateurs qui en font les frais, tout particulièrement les amateurs de compotes industrielles. En 2024, les prix vont augmenter. Explications.
Les pommes sont trop belles, la compote va flamber
Les belles pommes font l’affaire des arboriculteurs
Avec une récolte qui a dépassé les attentes en termes de qualité, le marché de la pomme est chamboulé. Les arboriculteurs privilégient le marché du frais, vendant leurs plus belles pommes, afin de renflouer leurs caisses et améliorer leurs gains. Mais cette tendance conduit ces derniers à ne vendre que 15% des pommes, contre 20% habituellement, aux industriels de la compote.
Les consommateurs doivent se préparer à un choc : le prix des pommes pour la compote a doublé par rapport à l'année dernière. En cette année 2023, les prix atteignent 30 voire 35 centimes d’euro le kilo sur les marchés dédiés à l’industrie agroalimentaire.
Hausse des coûts de production… hausse des prix des compotes de pomme en supermarché
Cette hausse, confirmée par les acteurs clés de l'industrie, reflète les difficultés économiques rencontrées au verger. Les coûts de production ont augmenté de 20%, en raison de la hausse des prix du gazole, des engrais, et de la main-d'œuvre. Ces augmentations de coûts, combinées à la réduction de l'offre, annoncent une hausse inévitable des prix de la compote en rayon.
Les fabricants de compote, tels qu’Andros et Materne, sont confrontés à un dilemme : avec une offre réduite et des coûts de production en hausse, ils doivent répercuter ces augmentations sur les prix de vente… ou rogner sur leurs marges. Sans surprise, c’est la première solution qui est privilégiée.
Les amateurs de compotes de pommes, et plus généralement de produits transformés à base de pommes, vont devoir se préparer. En 2024, le prix des compotes va grimper. De combien ? Difficile à dire. Le risque d’une augmentation des prix avec un taux à deux chiffres, entre 10 et 20 %, n’est pas à exclure...