Fardeau fiscal, bureaucratie étouffante, réglementations kafkaïennes : pour de nombreux entrepreneurs et consommateurs, la politique économique française est un frein insurmontable. Et si les chefs d’entreprise prenaient les rênes du pouvoir ?
Politique : les chefs d’entreprise peuvent-ils redresser la barre ?
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Publié le 27 février 2025 à 16h30
Le 27 février 2025, un sondage OpinionWay réalisé pour ETHIC met en lumière un sentiment partagé par une majorité de Français : la politique économique actuelle ne fonctionne pas. Trop de taxes, trop de normes, trop de lourdeurs administratives… Résultat : 64 % des sondés estiment que les propositions des chefs d’entreprise devraient être appliquées pour redresser le pays. Face à des gouvernants jugés inefficaces, les dirigeants d’entreprise apparaissent comme les seuls capables d’agir avec pragmatisme et rapidité. Mais une question demeure : les laisserait-on vraiment changer les règles du jeu ?
Une pression fiscale insoutenable et une bureaucratie paralysante
Les entrepreneurs et les consommateurs le savent : chaque année, la fiscalité se complexifie, les charges augmentent et les réglementations s’alourdissent. Le poids du système administratif empêche l’innovation et détruit des opportunités économiques.
Les Français en sont même arrivés à penser qu'un chef d'entreprise serait plus indiqué pour piloter l'économie française qu'un politique. A les en croire, Patrick Pouyanné ferait mieux que Bruno Le Maire. De fait, le premier connaît les réglementations et les impôts de l'intérieur, pour les avoir subies, tandis que le second se contente de les lever et d'estimer, avec l'appui d'un Bercy qui se trompe souvent, ses conséquences.
36 % des Français font davantage confiance à un chef d’entreprise qu’à un homme politique pour simplifier les démarches administratives. À l’inverse, seulement 9 % croient encore qu’un responsable politique peut rendre le pays plus lisible économiquement. Pire encore : 42 % des sondés estiment qu’aucun acteur public ou privé n’est en mesure de réduire la complexité administrative.
Un constat accablant pour une économie qui devrait soutenir l’initiative individuelle. Les entrepreneurs, eux, sont souvent à bout de souffle face aux charges et aux normes qui pèsent sur leur activité. Pendant que les grandes entreprises disposent d’équipes pour naviguer dans ce labyrinthe réglementaire, les petites structures, elles, croulent sous les obligations.
Pourquoi les chefs d’entreprise inspirent-ils davantage confiance ?
Loin des promesses creuses des responsables politiques, les entrepreneurs sont jugés sur du concret. Ils gèrent des équipes, développent des produits, créent de la richesse. Leur approche est basée sur des résultats mesurables, là où la politique semble être un terrain de débats stériles et d’engagements non tenus.
Le sondage OpinionWay pour ETHIC révèle un véritable ras-le-bol des citoyens : 58 % des Français souhaitent que chaque décision politique soit précédée d’une consultation des chefs d’entreprise pour en mesurer l’impact économique. Cette demande est particulièrement forte chez les salariés du secteur privé (64 %) et chez les dirigeants de TPE (55 %).
Ce scepticisme envers la classe politique est d’autant plus flagrant lorsque l’on demande aux Français quels responsables ils jugent compétents pour mener une politique économique efficace. La réponse ? 40 % considèrent qu’aucun homme ou femme politique actuel n’est capable de développer un modèle économique viable.
Le verdict est donc sans appel : les Français ne croient plus aux discours et attendent des actions.
Les pistes pour un engagement des chefs d’entreprise en politique
Si les chefs d’entreprise sont perçus comme des acteurs capables d’améliorer la situation, comment pourraient-ils s’impliquer davantage dans les décisions économiques du pays ?
- Peser sur la législation : en intégrant des commissions parlementaires, en influençant les réformes ou en travaillant avec des organisations comme le MEDEF ou la CPME, ils peuvent défendre une économie plus compétitive.
- Investir le terrain politique : certains patrons pourraient envisager une entrée en politique, en briguant des mandats ou en s’impliquant directement dans la gestion publique.
- Promouvoir un choc de simplification : en collaborant avec l’administration, les dirigeants d’entreprise pourraient proposer des réformes concrètes pour alléger la paperasse et fluidifier l’activité économique.
Car au-delà du simple constat d’échec des politiques, c’est bien une transformation en profondeur qui est attendue par une grande partie des Français.