Impôt : cartes Pokémon, ce que doivent savoir les vendeurs

Le marché des cartes Pokémon rares attire de plus en plus de collectionneurs et d’investisseurs, mais les vendeurs en France doivent se préparer à une fiscalité complexe et souvent lourde.

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Par Léopold Aubin Publié le 19 mai 2024 à 12h30
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Les cartes Pokémon : des trésors à fort potentiel

Les cartes Pokémon continuent d'attiser les convoitises des collectionneurs et des investisseurs, atteignant des prix vertigineux. L'exemple le plus frappant est la carte "Pikachu Illustrator", vendue pour la somme record de 4.477.146 euros. Cependant, la vente de ces précieuses cartes peut entraîner une imposition lourde pour leurs propriétaires en France.

Collectibles ou biens de consommation ?

Selon l'administration fiscale française, les cartes Pokémon ne sont généralement pas considérées comme des objets de collection. "L’administration ne fait qu’appliquer le texte européen, qui définit clairement une liste d’objets de collection, dont les cartes de jeu ne font pas partie," précise Thomas Le Boucher, avocat cité par Les Echos. Toutefois, il existe quelques exceptions pour les cartes historiques, telles que les premières éditions, qui peuvent bénéficier d'un régime fiscal plus favorable.

Pour les objets de collection dépassant les 5.000 euros, une taxe de 6,5 % est appliquée, sauf pour les métaux rares. En dessous de ce seuil, aucune déclaration fiscale n'est nécessaire.

Lorsque le prix de vente d'une carte Pokémon dépasse les 5.000 euros, le vendeur est soumis à un impôt forfaitaire de 19 %, en plus des prélèvements sociaux de 17,2 %. Cela représente une imposition globale de 36,2 % sur la plus-value réalisée. Selon un sondage réalisé par eBay, 8 % des Français collectionnent des cartes à jouer, notamment celles de Pokémon et de Yu-Gi-Oh!, rendant ces informations cruciales pour de nombreux particuliers.

Une doctrine pénalisante

Malgré les similitudes entre les cartes Pokémon et d'autres objets de collection comme les timbres ou les cartes postales, les premières sont considérées comme des biens de consommation. "Cette doctrine va pénaliser les collectionneurs. L’objectif est peut-être aussi de freiner la spéculation," souligne Me Le Boucher. Cependant, il existe un abattement progressif après six ans de détention des cartes, avec une exonération totale possible au bout de 22 ans, à condition de posséder les justificatifs d'achat.

Le Bulletin officiel des finances publiques (Bofip) a mis à jour en mars les règles fiscales concernant la TVA des objets de collection. Ces règles complexes peuvent influencer la stratégie de vente des collectionneurs et investisseurs, qui doivent naviguer dans un cadre fiscal strict et parfois défavorable.

Implications pour les vendeurs

Les vendeurs de cartes Pokémon doivent être conscients de ces implications fiscales pour éviter des surprises désagréables. La collecte de cartes peut être passionnante et potentiellement lucrative, mais elle vient avec des responsabilités fiscales importantes. Il est crucial pour les vendeurs de bien comprendre la réglementation en vigueur et de garder une trace précise de leurs achats pour bénéficier des éventuels abattements et exonérations.

Les collectionneurs avertis pourront ainsi tirer le meilleur parti de leur passion, tout en évitant les pièges fiscaux.

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