Projet de loi de finances 2025 : les startups doivent se concentrer sur leur trésorerie

Déjà fragilisée par une rentrée bien maussade, l’écosystème Frenchtech a vu sa situation aggravée par les incertitudes politiques et la présentation du projet de loi de finances (PLF) 2025 qui propose des réductions budgétaires sur plusieurs aides destinées aux startups. La frilosité des investisseurs et les coupes dans les aides publiques doivent être une opportunité pour les chefs d’entreprise de rationaliser leur fonctionnement et de se concentrer sur la sécurisation de leur trésorerie.

Alexandra Chiaramonti Gocardless Vf (1)
Par Alexandra Chiaramonti Publié le 28 octobre 2024 à 5h30
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5,7 MILLIARDS €À fin septembre et depuis le début de l'année, les jeunes pousses tricolores ont levé 5,7 milliards d'euros.

À fin septembre et depuis le début de l'année, les jeunes pousses tricolores ont levé 5,7 milliards d'euros, en recul de 12 % sur un an. Sur le troisième trimestre, elles ont enregistré une baisse encore bien plus significative, à hauteur de 34 %, selon les derniers chiffres du baromètre du capital-risque d'EY. Une frilosité du côté des investisseurs que l’incertitude politique qui règne depuis cet été n’aura pu que renforcer. L’effort budgétaire demandé aux startups au titre du PLF 2025 est un nouveau coup dur pour l’ensemble de l’écosystème : rappelons que le crédit d'impôt innovation (CII) qui permet aux PME de bénéficier d'un crédit d'impôt de 30 % sur les dépenses liées à la conception de prototypes est actuellement utilisé par 45% des startups françaises, tandis que la suppression de l’exonération des charges patronales au titre des Jeunes Entreprises Innovantes (JEI) concerne près de la moitié d’entre elles.

Le PLF du Gouvernement Barnier est inquiétant, d’autant qu’il ne pouvait pas plus mal tomber. Ces annonces vont avoir un impact réel sur un écosystème déjà bien fragile. Ces temps économiques difficiles qui vont de pair avec des caisses plus vides nous rappellent à quel point les entreprises doivent rationaliser leur fonctionnement et à quel point le cash est le nerf de la guerre. Je dis souvent « cash is king ». C’est valable durant toute la vie d’une entreprise mais encore plus en période d’incertitude : les entreprises doivent plus que jamais prioriser la sécurisation de leur trésorerie. Comment je sécurise encore plus de cash qu'avant ? Comment je fais rentrer le chiffre d’affaires que j’ai déjà réalisé ? devraient être dans l’esprit de tous les entrepreneurs.  Avoir une meilleure visibilité sur ses paiements, se faire payer à temps, éviter autant que possible les retards et échecs de paiement et, si on n’a pas été payés, savoir pourquoi on n’a pas été payés, sont des points cruciaux.

Par ailleurs, il y a fort à parier qu’en cette période d’incertitude politique et économique qui est la nôtre, les entrepreneurs vont être confrontés à des clients et partenaires qui vont prendre plus de temps dans leurs décisions parce qu'ils anticipent des secousses à venir. Cet attentisme renforce notre conviction selon laquelle se faire payer pour le business déjà dans le pipe est essentiel.

Pour rappel, selon une étude du Cabinet Altares parue en septembre, moins d'une entreprise sur deux en France paie ses fournisseurs à l'heure. Des retards qui augmenteraient la probabilité de défaillance du fournisseur de 25 %, voire de 40 % lorsqu'ils dépassent 30 jours. Au total, le montant de trésorerie qui a manqué aux PME en 2022 du fait de ces factures non payées dans les temps est chiffré à 15 milliards d’euros selon le rapport annuel 2023 de l'Observatoire des délais de paiement. 

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Alexandra Chiaramonti Gocardless Vf (1)

VP & General Manager EMEA de GoCardless

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