Le souci de réduire le taux de chômage ne garantit en rien le retour à l’emploi. Pour mieux comprendre, on peut rappeler que le nombre de chômeurs indemnisé plus de 2.400.000, il correspond à 7,4% fin 2023. Déjà ce taux, qui a baissé depuis quelques années, peut s’interpréter de différentes façons complémentaires : réduction de la durée d’indemnisation, chômeurs en formation, chômeurs en fin de droit, emploi passagers subventionnés, etc…
Chômage : On est encore loin du plein emploi !
Pour resituer le constat, une comparaison entre États s’impose à l’échelle de l’Union européenne. En moyenne pour l’ensemble, le taux de chômage moyen est de 5,9%, sachant qu’il est de 3,1% pour l’Allemagne et de 3,5% pour les Pays-Bas. Des règles du jeu différentes pour chacun expliquent les différences. A titre d’exemple, l’Allemagne à un très haut taux d’emploi à temps partiel (27,2%). Le taux d’activité est de 80% en Allemagne et de 84% aux Pays-Bas.
La mesure du taux d’activité au sens du BIT
Pour mieux comprendre, il est préférable de raisonner en termes de taux d’activité. C’est l’option choisie par le Bureau International du Travail. Le taux d’activité (BIT) fin 2023 s’élève à 73,8% de la population active. Ce nombre concerne les 15-64 ans. Avec les corrections dues aux variations saisonnières, on l’estime à 68,5%.
L.es véritables sans-emploi non identifiés s’élèvent à 6,6 millions. A noter qu’il n’a pas évolué depuis la dernière étude de 2014. Rappelons que les chômeurs indemnisés font partie de la population active. Qui sont ces inactifs ?
Qui sont ces inactifs ?
Par définition le BIT considère comme « inactifs » les personnes qui n'ont pas d'activité professionnelle rémunérée (même au niveau d’une heure payé par semaine) et qui ne recherchent pas activement de travail. Pour l’INSEE sont assimilés comme « inactifs » les personnes de plus de 15 ans qui sont sans-emploi et qui ne sont plus des chômeurs indemnisés. Les retraités et les plus de 64 ans ne sont pas considérés comme des « inactifs ».
De retour à l’info
Si ces évidences sont connues de tous, les autorités mandatées et gouvernementales évitent d’en parler par simple « oubli » et volonté de ne pas le faire savoir. Des dizaines d’aides en tous genres, nationales ou locales, tentent de compenser et de masquer l’existence des sans-emploi. Ces dépenses sont un coût pas toujours justifié pour l’État et les contribuables. Les dispositions légales pour réduire le chômage indemnisé sont complexes. Les organes officiels sont souvent débordés et les résultats ne sont pas à la hauteur des efforts accomplis.
Les sociétés, surtout les moyennes et les petites ont toujours été vigilantes au recrutement de personnes issues du chômage ou de longue période d’interruption de travail. Faute d’autres recrues peut-être disent certains, sauf pour des tâches de faible qualification. S’ajoutent des paramètres flottants qui perturbent les décisions : le contexte économique, la situation du marché et l’état des finances de l’entreprise, son avenir et ses perspectives de développement. Les charges sociales, patronales et salariales débordent. Embaucher un nouveau salarié devient un coût et non plus un apport à valeur ajoutée.
De leur côté, un nombre significatif de chômeurs et de sans-emplois profitent du système. Loin d’être conquis par un retour à l’emploi, ils suivent des formations sans-issue et compensent par un job non déclaré ou leur propre « travail au noir » avant de préparer un départ anticipé à la retraite.
Mais, oser dire que nous sommes près du plein emploi est une vraie tromperie !