Dans un contexte où certains industriels n’hésitent pas à parer leurs produits de promesses écologiques parfois bien éloignées des réalités, telles que “neutres en carbone” ou autres facéties marketing, une étiquette indépendante conçue à l’initiative de scientifiques et d’associations de consommateurs et de protection de l’environnement connaît une percée fulgurante depuis l’an passé.
Planet-Score : faire la lumière sur les produits alimentaires
Elle affiche sans tabou les enjeux écologiques clés pour les produits alimentaires, ceux sur lesquels les consommateurs déclarent vouloir être informés de manière transparente : usage de pesticides, impact sur la biodiversité, impact sur le changement climatique, et mode d’élevage. Beaucoup d’acteurs, de l’amont à l’aval, se sont mobilisés depuis des années pour engager des trajectoires d'amélioration. L’objectif du Planet-score est de rendre visibles ces trajectoires de progrès, et de le faire avec de la nuance. Avec une attention particulière du Planet-score, affichée depuis ses débuts: la valorisation des efforts engagés par les producteurs.
Cadre réglementaire
La loi Economie Circulaire de 2020, puis la loi Résilience Climat de 2021, ont permis de mettre sur la table l’objectif de fournir de l’information environnementale aux citoyens. Premiers secteurs concernés ? Les produits alimentaires et le textile. Le gouvernement prévoit de rédiger un premier cadrage en 2024, permettant de définir les méthodes et étiquettes qui pourront éclairer les citoyens. Ce cadrage n’est pas destiné à faire disparaître les labels et mentions existantes (telles que Label Rouge, Bio, HVE, Sans résidus de Pesticides, …). Il a cependant vocation à donner un éclairage transversal permettant de comparer les produits alimentaires entre eux.
Le Planet-score s’inscrit dans cet objectif, et son étiquette colorielle intuitive permet de comparer les produits alimentaires entre catégories de produits (des biscuits et du jambon), mais aussi entre produits de la même catégorie (deux pizzas par exemple). Le gouvernement souhaite pour sa part développer et rendre visible un score nommé “coût environnemental”, sous la forme d’un chiffre qui permettra de donner des repères plus globaux, à l’échelle de tous les biens et services - pour comparer par exemple l’achat d’un yaourt, d’un T-shirt, d’un voyage en train, d’un canapé.
Planet-score et coût environnemental : ces deux outils ont vocation à être complémentaires, et l’objectif est de les déployer dans une logique de coopération, en capitalisant sur les dynamiques positives déjà à l'œuvre. Cette approche de complémentarité est d’ailleurs alignée avec le projet de directive dite “Allégations Environnementales” de Bruxelles, qui prévoit la pluralité des méthodes.
État des lieux du déploiement du Planet-Score
Plus de 300 marques alimentaires travaillent actuellement à l’évaluation de leurs produits avec le Planet-score, en France mais également dans 12 pays européens : des distributeurs engagés, tels que Monoprix, Picard, Biocoop, Franprix, de très nombreuses marques actives sur les enjeux RSE, depuis les TPE-PME jusqu’aux marques nationales telles que D’Aucy ou Brioches Pasquier, en passant par des coopératives et des agriculteurs ... La restauration collective n’est pas en reste, avec des réseaux de restaurants tels que NINKASI et des cantines publiques qui sont également au travail.
Depuis l’été dernier, le Planet-Score a été démocratisé grâce à son intégration sur l'application mobile gratuite d'UFC Que Choisir, rendant visible cette étiquette sur plus de 135 000 produits alimentaires via un simple scan de code-barre. MediaPerformance, régie certifiée BCorp, a fait le choix de contribuer à la pédagogie et à la mise en avant du Planet-score, en diffusant des spots explicatifs dans plus de 300 super- et hypermarchés (atteignant près de 20 millions de vues au second semestre 2023). Les taux de confiance et de préférence des consommateurs sont supérieurs à 80%.
Consolidation
Le Planet-score est aujourd’hui la seule étiquette déployée, aucun des autres dispositifs qui ont tenté leur chance depuis trois ans ne sont parvenus à établir la confiance. L’Eco-score est à l’arrêt depuis plus de 15 mois. Il a été officiellement retiré des sites de Carrefour France en mars 2023, puis de Lidl Belgique et Carrefour Belgique en juillet 2023. Un autre score existe en Europe : nommé Eco-Impact et né au Royaume-Uni, sous l’impulsion de grands industriels (Tyson, Nestlé, Danone…), il semble peiner à convaincre.
En deux ans, le Planet-score est devenu l’étiquette n°1 dans le domaine de la transparence environnementale pour le secteur agroalimentaire. Un référentiel complet du champ à l’assiette, une méthodologie exigeante, une gouvernance exclusivement portée par des scientifiques et des associations au service de l'intérêt général, bref : une étiquette totalement indépendante, claire sur les enjeux, et qui ne permet pas de faire semblant.
Pendant que certaines entreprises cherchent des stratégies d’évitement, d’autres prennent un temps d’avance. Les consommateurs trancheront !