La planète toute entière et les Etats-Unis en tête vont jouer à se faire peur et à nous faire peur avec cette histoire récurrente du relèvement du plafond de la dette.
Plafond de la dette américaine. Saison 4 épisode 1: la montée de la peur
Chaque année, le Congrès américain doit se mettre d’accord pour fixer une limite à l’endettement potentiel de l’état fédéral c’est-à-dire du gouvernement américain.
Depuis plus de 10 ans maintenant la classe politique joue à la montée des tensions en refusant de relever le plafond le temps de « négocier » entres eux ce qu’ils financent et ce qu’ils cessent de payer. Le psychodrame est régulier.
Tellement maintenant d’ailleurs, que même les marchés boursiers n’ont « même plus peur » du petit jeu des parlementaires de Washington qui finissent toujours par se mettre d’accord pour la simple et bonne raison qu’il ne semble pas raisonnable ni dans l’intérêt de personne de conduire dans une forme de suicide collectif, les Etats-Unis vers le défaut de paiement.
D’ailleurs cet édito ne devrait pas s’appeler « Saison 4 épisode 1 » car en réalité et pour la petite histoire, vous pouvez noter dans vos tablettes d’érudits, ce qui fera toujours bien dans les dîners en ville que ce plafond a fait l’objet d’une intervention législative à 79 reprises depuis 1960 !
Oui en réalité c’est la saison 79 ! C’est dire si cette série est ancienne, elle date même des années 60. C’est dire.
Toujours pour briller en société vous pourrez également citer doctement la limite actuelle, de 31.381 milliards de dollars, qui avait été fixée par le Congrès en décembre 2021, à l’issue de discussions tendues… dit autrement, la dette américaine est à ce stade de 31.381 milliards de dollars ce qui représente tout de même une sacrée somme !
Janet Yellen avertit !
Etats-Unis : un défaut de paiement provoquerait « une crise financière mondiale », avertit Janet Yellen qui rajoute que « cela porterait sans aucun doute atteinte au rôle du dollar en tant que monnaie de réserve utilisée dans les transactions partout dans le monde ». Elle aussi a insisté sur les coûts de la dette, « nos coûts d’emprunt augmenteraient et chaque Américain verrait les siens suivre la même tendance ».
« Mais plus encore, l’incapacité à réaliser un paiement, qu’il s’agisse de nos obligations en matière de dette, vers les bénéficiaires des dépenses sociales ou nos militaires, provoquerait à coup sûr une récession aux Etats-Unis et pourrait entraîner une crise financière mondiale », a enfin précisé Janet Yellen.
Que se passe-t-il en cas de psychodrame durable ?
Simple.
Dans un premier temps c’est le « ShutDown », ou la mise en sommeil des activités non -essentielles du gouvernement américain. Les fonctionnaires sont renvoyés chez eux et ne sont plus payés… un peu comme nos soignants suspendus. Pas virés vraiment, mais pas payés réellement !
Simultanément, quand il y a un ShutDown, les marchés ne sont pas contents et se mettent à baisser en signe de protestation. Le marché obligataire, lui fait grise mine et les taux se mettent à monter.
Généralement cela est largement suffisant pour ramener les derniers parlementaires récalcitrants à la raison et autour de la table pour signer un accord permettant à l’Etat de continuer à emprunter toujours plus d’argent qu’ils n’ont pas et que personne ne sera jamais en mesure d’ailleurs de rembourser.
Mais il semblerait que tout le monde s’en fiche comme de l’an 40.
Pourtant…
Pourtant, il existe une probabilité non nulle, pour que la crise s’éternise cette année, car les relations politiques entre Démocrates et Républicains n’ont jamais été aussi déplorables, et le monde entier pourrait bien faire les frais de ce climat politique intérieur désastreux aux Etats-Unis. Au bout du compte le plafond de la dette sera relevé, n’en doutons pas, mais nous pourrions passer quelques jours ou semaines un tantinet tendus.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !