La décision était attendue, le tribunal de commerce de Lyon l’a prononcée en fin de semaine dernière : c’est terminé pour Place du Marché, anciennement connu sous le nom Toupargel. Le groupe qui comprend près de 2.000 salariés est en liquidation judiciaire.
Place du Marché, ex-Toupargel, en liquidation judiciaire
Les 48 heures de sursis que le tribunal de commerce de Lyon s'était octroyées la semaine dernière n'ont rien changé. Place du Marché est bel et bien en liquidation judiciaire, ce qui en fait un des plus importants plans sociaux de ces derniers mois après Camaïeu. L'entreprise connue auparavant sous le nom Toupargel va donc mettre la clé sous la porte et avec elle ses deux sociétés sœurs, Eismann et Touparlog. Le groupe compte 1.900 salariés. « Notre priorité est de travailler sur la préparation de cette liquidation judiciaire et d’accompagner aux mieux avec les services de l’État les salariés pour qu’ils rebondissent le plus rapidement possible », a déclaré Brieuc Fruchon, le président de la société.
Un chiffre d'affaires en chute pour Place du Marché
Toupargel a été fondée en 1947 avec un modèle économique basé sur le démarchage téléphonique. Après avoir passé la commande, le client recevait ses surgelés à domicile. Mais l'entreprise a mis beaucoup trop de temps pour s'adapter aux désirs d'une clientèle de plus en plus adepte d'Internet et du drive, y compris dans les zones rurales où Toupargel répondait à un besoin. En 2020, l'entreprise était reprise par les frères Léo et Patrick Bahadourian, actionnaires du groupe Grand Frais, avec l'espoir de relancer la machine. La société se rebaptise alors Place du Marché et change son fusil d'épaule.
L'espoir déçu d'une relance
En plus des surgelés, le catalogue s'enrichit de produits frais et d'épicerie, et la nouvelle direction mise davantage sur les commandes en ligne. Mais rien n'y fait, la crise sanitaire (qui aurait pourtant dû favoriser ce commerce) s'ajoute aux difficultés structurelles qui ont fait fondre le chiffre d'affaires à 200 millions d'euros en 2022. L'entreprise demande en octobre dernier son placement en procédure de sauvegarde, puis un mois plus tard est placé en redressement judiciaire. Une offre de reprise potentielle est proposée par le spécialiste du discount Tazita, mais elle tombe à l'eau.