On l’appelle « Peak Oil » et c’est un moment crucial de l’économie mondiale. Lorsqu’il est atteint, la demande de pétrole est censée ne plus augmenter, et même reculer. Or, selon l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), le pic de la demande surviendra plus tôt que prévu. L’effet, entre autres, du début de la fin des véhicules thermiques dans les pays industrialisés.
Pétrole : la demande mondiale baissera plus tôt que prévu
Le Peal Oil anticipé de sept ans
Dans son rapport publié le 14 juin 2023, l’AIE annonce le changement. Alors qu’elle s’attendait à ce que la demande de pétrole commence à chuter en 2035, ce n’est plus le cas. Désormais, le Peak Oil est attendu en 2028. Néanmoins, d’ici-là, la demande de pétrole continuera d’augmenter.
La hausse, estime l’AIE, sera de 6 % par an entre 2022 et 2028. à cette date, le monde aura besoin de 105,1 millions de barils de pétrole par jour.
En 2023, la demande augmente de 2,4 millions de barils par jour. En 2028, la hausse ne serait que de 0,4 million de barils. Et c’est à ce moment là que la demande va commencer à baisser
Le changement est radical, et risque d’être un problème pour les pays producteurs. Jusqu’en 2022, l’AIE s’attendait donc à une hausse de la demande continue jusqu’en 2035.
Pourquoi la demande de pétrole baissera plus tôt ?
Plusieurs raisons expliquent ce changement de prévisions. Pour commencer, les véhicules électriques : ils sont de plus en plus vendus. La Tesla Model Y est même devenu le modèle de voiture le plus vendu dans le monde en 2022, confirmant que la transition des moteurs thermiques aux moteurs électriques est bien enclenchée.
Cette transition va faire automatiquement baisser la demande de pétrole utilisé pour les carburants. Une demande déjà en berne du fait des prix des carburants élevés. Pour l’été 2023, par exemple, nombreux sont les Français qui ont préféré le train à la voiture afin de réduire leur budget pour les vacances.
Pour les transports, l’AIE prévoit d’ailleurs que la demande de pétrole chute dès 2026, soit deux ans avant l’année du Peak Oil.
Le besoin de pétrole ne ralentit pas partout
Néanmoins, dans son rapport, l’Agence Internationale de l’Énergie prévient que la baisse pourrait être moins rapide qu’annoncé. Les pays émergents, notamment, voient la demande de pétrole être portée par leur croissance. Et la transition vers l’électrique n’y a pas encore commencé.
Autres points qui ralentissent l’arrivée du Peak Oil : la hausse de la demande en produits pétrochimiques, ainsi que la reprise des voyages en avion. Le kérosène, utilisé dans les avions, devrait voir sa demande mondiale grimper de 2 millions de barils par jour en 2023.
Et, d’ailleurs, selon l’AIE le ralentissement n’est pas suffisant. « Pour que la demande totale de pétrole diminue plus tôt, conformément au scénario d'émissions nettes nulles d'ici 2050, des mesures politiques supplémentaires et des changements de comportement seraient nécessaires », affirme Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence Internationale de l’Énergie.